l’étonnant destin de Charles Le Caër, descendant de chiffonniers

l’étonnant destin de Charles Le Caër, descendant de chiffonniers
l’étonnant destin de Charles Le Caër, descendant de chiffonniers

Par

Editorial Lannion

Publié le

13 janvier 2025 à 18h44

Doyen de La Roche-Derrien (Côtes-d’Armor), Charles Le Caër est décédé ce dimanche 12 janvier 2025 à l’âge de 96 ans. Avec lui, c’est une figure familière et singulière de la commune qui s’en va, sous la gouaille d’un vrai titi rocois.

Il est né au Pilori, le tiroir du haut de la commode lui servant de berceau. Comme son grand-père Jean-Marie Le Caër – dit Jean-Maï kamb, le boiteux, car blessé à la hanche –, son père était l’un des derniers chiffonniers de la ville.

Le bouvier avait réussi à Paris

Charles Le Caër avait d’abord été ouvrier vacher à la ferme Kéravel puis loué à l’année pour 100 francs par mois à la ferme Kermezen avant de partir en apprentissage à Paris au garage Simca, rue Saint-Severin, où il obtiendra son CAP. .

Il devient ensuite chef du service pièces détachées puis vendeur de voitures à la concession Simca à Charenton.

Ce sera également conducteur principal pour un homme qui lui ouvrira les portes de l’édition. Jusqu’à devenir directeur commercial chez Hachette avec la grande distribution, précurseur de la vente de livres en hypermarchés ;

Une vingtaine d’années de responsabilité, tout en ayant une passion pour les raids : les Rochois vont avaler pas de Jeep 72 000 km entre l’Alaska et la Terre de Feu en 14 mois après quelques essais dans le désert du Ténéré, le long du Nil et dans le delta du Mékong. « Après ce long et heureux voyage, je suis revenu vivre le reste de mon âge à La Roche », dit-il.

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C’était dans un jardin

En 1991, Charles Le Caër posait ses valises et son imposante bibliothèque au Calvaire, où il créait un jardin zen, sa vallée heureuse avec boudoir oriental pour retrouver calme et sérénité. Et de partager son sens avec les passants.

Chaque jour, c’était pour lui un émerveillement devant la statuaire bouddhique, une floraison généreuse et une vue remarquable sur la vallée du Jaudy. Un jardin protégé par l’enceinte fortifiée du château de Penthièvre.

Conseiller municipal

Son fief pour désormais investir dans le pays. Autodidacte passionné de littératureprésident du comité des fêtes et de l’association de sauvegarde du patrimoine, « il était passionné par l’histoire de Roch et connaissait notamment le Tunodo, le dialecte des chiffonniers de la partie basse du pont. C’était un homme de gauche, amical et passionné. Une figure de Roch», salue le maire Jean-Louis Even.

« Il a été conseiller municipal lors de mon mandat de 1995 à 2001, il était agréable à côtoyer et avait toujours bonnes idées de divertissement. Pour le passage à l’an 2000, il avait reconstruit les portes médiévales que la tempête avait emportées fin décembre », se souvient Hervé Pondaven, ancien maire.

A gauche, Charles Le Caër habillé en chiffonnier avec son frère, en dignes descendants des derniers chiffonniers de La Roche-Derrien. ©Archives

Un dernier hommage sera rendu à Charles Le Caër jeudi 16 janvier à 13h45 au crématorium de Minihy-Tréguier.

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