La publication de l’article du journal Libération sur les bénéfices suspects du groupe Bernard Hayot a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Le Groupe s’est défendu dans un communiqué, mais aujourd’hui c’est le collectif « Guadeloupe éthique et démocratie » qui monte au créneau. Il avait déjà alerté les autorités, il va désormais contacter le préfet.
Guadeloupe Ethique et Démocratie poursuit sa mobilisation contre la vie chère qui continue de peser lourdement sur le quotidien des résidents ultramarins.
Dans un courrier adressé au préfet, le 12 janvier 2025, le collectif a demandé à rencontrer le représentant de l’Etat afin d’évoquer les suites à donner aux révélations publiées quelques jours plus tôt par le journal. Libération. Le journaliste Emmanuel Fansten a publié une enquête sur les bénéfices du groupe antillais Bernard Hayot, basée sur des dizaines de documents internes d’un haut cadre de la multinationale martiniquaise. Des bénéfices qu’il qualifie de suspects.
Selon ce témoin anonyme travaillant dans l’industrie automobile. GBH réaliserait 18 à 28% de marges nettes sur ce secteur dans nos régions, soit 4 fois celles réalisées en France sur les mêmes voitures vendues.
Les coûts d’approche, ces coûts induits de transport et d’importation et d’octroi de mer invoqués par le groupe ne représenteraient, en effet, que 15 à 20 % du prix de vente final, soit l’équivalent de la TVA dans l’Hexagone.
Des frais appliqués profiteraient en fait à de nombreuses sociétés intermédiaires, qui appartiennent elles-mêmes à la constellation de sociétés GBH.
Cette structuration permettrait d’accumuler des marges, de décomposer les bénéfices et de réduire les comptes d’exploitation des entreprises les plus rentables.
Le collectif guadeloupéen éthique et démocratie, qui avait déjà alerté sur la situation, réclame davantage de contrôles.
Cette demande de rendez-vous est une nouvelle étape dans la mobilisation lancée par Guadeloupe éthique démocratie. En novembre 2024, dans une tribune intitulée « Les manquements coupables de l’État dans l’aggravation du coût de la vie en Outre-mer », publiée dans le journal Humanitéelle dénonçait déjà l’inaction de l’État face à un système économique qui, selon ses membres, perpétue les inégalités héritées de la colonisation.
Les signataires ont souligné la nécessité d’une refonte des mécanismes de régulation des prix et des marges.
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