Atypique oui mais très grave : un désordre organisé avec son règlement officiel. Il est interdit de faire tourner l’arbre ; le lancer doit être droit. Et gare au carton jaune si vous faites tomber la planche qui marque la limite de votre course. La mesure est prise à partir de la partie de l’arbre la plus éloignée de la planche. Et du laser s’il vous plaît.
Qui dit « lancer » dit aussi projectiles réglementaires. “Nous avons passé la matinée à tailler les arbres pour qu’ils aient le bon poids : 10 kg pour les hommes et 5 pour les femmes. Pour les enfants, nous avons plusieurs poids autour de 2 ou 3 kilos », explique Sam, l’un des fondateurs et organisateurs. Maintenant que nous avons le cadre, passons à la pratique.
Le record est détenu par Andy, le champion du Brabant wallon resté invaincu depuis avec un lancer de 10,77 mètres en 2019.C’est quand même assez exceptionnel. J’ai encore du mal à comprendre comment c’est arrivé même en tenant l’arbre comme il l’a fait. Il avait de très bons fondamentaux athlétiques. » rassure Sam.
Poussée du tronc ou javelot
Pour détrôner le roi de l’arbre, chacun utilise sa technique… ou pas. Pour Mathieu, première participation, ce sera «improvisation totale. » Enfin… avant d’être reprise par sa fille, Suzanne : «non, il y a une technique, il faut prendre l’arbre par la pointe.
D’autres préfèrent la « poussée du tronc ». Impossible de gagner comme ça, selon Jean-François. Ingénieur de formation, le Boitsfortois a étudié un peu la théorie avant de se lancer. “En poussant à travers le coffre, il y a trop de résistance au vent. Plutôt une bonne théorie puisque c’est justement avec le tronc en avant que le record a été établi : la méthode du javelot.
Ce sera finalement 5,71 mètres pour le père avec les encouragements de ses enfants. On est loin d’Andy, mais là n’est pas la question.
Un véritable championnat belge
« Ici, on se retrouve en voisins, on fait vivre le quartier et les commerces. » Epas ça. Nous aurons croisé des Saint-Gillois ou encore des Schaerbeekais. La renommée de ce concours dépasse la commune et parfois même la région : “Nous avons déjà eu des Liégeois, des Namurois, des Brabant flamands.” Bref, un vrai championnat belge.
Et à son origine, on retrouve Liven qui tenait l’épicerie du coin. En fait, c’est lui qui a vendu presque tous les arbres du quartier. Mais après les vacances, les arbres étaient abandonnés dans la rue. Ils furent brûlés pendant un moment. Les pompiers ont gentiment demandé de cesser cette pratique. Liven a alors l’idée de collecter tous les arbres et de créer le championnat. Avant que Bruxelles Propreté ne s’occupe du traitement des déchets verts, la petite équipe parcourait toujours les rues avec le camion de Liven pour ramasser les conifères. Dix ans plus tard, le concours est presque devenu une tradition.
Mais pour la première fois ce samedi, celui qui a eu l’idée du concours n’était pas présent. “Il est parti vivre en France. Il fallait donc convaincre le repreneur de l’épicerie désormais baptisée Rouge Cerise et tenue par Arkin. “Au début, quand on lui en parlait, je crois qu’il s’est dit : « C’est quoi ces fous ? De quoi parlent-ils ? Sam se souvient. Finalement, il a réagi en voyant toute l’activité que cela apportait au quartier. La fête est sauvée.
Pour cette édition 2025, les résultats du concours sont attendus vers 22h30