Ces entreprises sont désormais obligées de redistribuer leurs bénéfices aux salariés : êtes-vous concernés ?

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Actualités éditoriales

Publié le

6 janvier 2025 à 5h36

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“C’est un sujet qui me tient à cœur depuis longtemps.” Jean-Baptiste Sizes, président de la start-up Eigrène, n’a pas attendu le hache de la loi pour partager ses bénéfices avec ses 12 salariés. Mais de nombreux dirigeants de PME devront s’y lancer en 2025.

A compter du 1er janvier, les entreprises de 11 à 49 salariés ayant réalisé un bénéfice net fiscal d’au moins 1% de leur chiffre d’affaires au cours des trois dernières années, il faudra mettre en place un système de partage des valeurs.

Mais selon une récente enquête Ifop réalisée pour le cabinet de conseil Primeum ​​en juin, 57% des petites et moyennes entreprises concernées interrogées ignoraient cette nouvelle obligation.

Une première loi pour les grandes entreprises

Jusqu’à présent, cette loi ne s’appliquait qu’aux entreprises de 50 salariés ou plus, contraintes de redistribuer une partie de leurs bénéfices à leurs salariés au travers d’un accord de participation.

“L’économie est tendue et je pense que la priorité d’une majorité de dirigeants est de remplir les carnets de commandes et d’assurer la rentabilité de leur entreprise”, analyse l’AFP Stéphanie Pauzat, vice-présidente de la confédération des PME (CPME), pour expliquer ce retard.

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Risque « colis cadeau »

Si les petites entreprises auront le choix entre quatre dispositifs, dont la prime de participation, c’est la prime de partage de la valeur (PPV), anciennement « prime Macron », plafonnée à 3 000 ou 6 000 euros par personne sous certaines conditions, qui pourrait être privilégiée en priorité par les PME pour sa simplicité.

Jean-Baptiste Sizes, fondateur et directeur d’Eigrène, une petite start-up qui conseille les boulangers en matière d’énergie, a déjà payé plusieurs fois le PPV « super flexible » et « pratique », qui lui semblait être la meilleure option pour débuter. . .

Peut résulter d’une décision unilatérale du manager et distribuée, sans conditions de performance, à tous les salariés, l’ancienne « prime Macron » s’apparente néanmoins à un « paquet cadeau » sans effet incitatif, souligne Émilienne Grenier, consultante en ressources humaines chez Spartes. .

“Il n’y a pas de contrat moral (…) entre l’entreprise et les salariés, on ne s’inscrit pas dans le long terme”, convient Jean-Baptiste Tailles. Le jeune manager souhaite se tourner, en 2025, vers un dispositif lui permettant d’« impliquer » davantage ses équipes « dans la discussion » autour du partage des richesses créées.

Objectifs et indicateurs

Le risque du PPV « c’est que les salariés ne comprennent pas pourquoi on les paie, (…) que l’année suivante, si le montant n’est pas le même, ils se disent : ‘Où est ma prime ?’ +», explique Mme Grenier.

A l’inverse, la prime d’intéressement, autre dispositif utilisable par les PME, “permet de partir de ce que l’entreprise veut faire” et “de mettre en place des indicateurs qui lui sont propres” pour évaluer si les objectifs ont été atteints. , ou pas, continue-t-elle.

L’entreprise peut choisir de fixer un objectif en fonction du chiffre d’affaires ou du bénéfice, mais aussi du taux d’absentéisme ou d’autres critères plus précis, comme la satisfaction client, pour déclencher le versement de la prime.

Il s’agit de l’option « la plus adaptée » aux petites entreprises, malgré sa plus grande complexité administrative, selon le consultant.

Selon l’étude Ipsos citée plus haut, 21 % des chefs d’entreprise interrogés déclarent qu’ils choisiraient de mettre en place un accord d’intéressement en 2025, deuxième système de partage de valeur cité dans l’enquête après le PPV (43 %).

Aucune sanction

Pour soutenir les chefs d’entreprise, l’exécutif avait prévu de lancer dès la mi-janvier une campagne de communication, avec la participation d’acteurs clés comme les comptables, les fédérations ou encore les régions.

Mais le portefeuille de l’Intérêt et de la Participation, confié sous le gouvernement Barnier à Marie-Agnès Poussier-Winsback, a été abandonné lors du remaniement.

Pour la CPME, pas de souci. Les entreprises concernées devraient finir par se mettre au courant « au moment de la clôture des comptes » de l’année 2025 lorsque « les comptables communiqueront les nouvelles obligations incombant » à leurs clients.

Aucune sanction n’est actuellement prévue en cas de non-respect de cette obligation.
Outre les trois dispositifs évoqués, compléter un plan d’épargne salariale est le dernier levier que peuvent utiliser les PME de plus de 11 salariés pour se mettre en conformité avec la loi.

SourceAFP

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