Pourquoi Stéphane Troussel veut transférer les services du conseil départemental du 93 de Bobigny à Saint-Denis

Pourquoi Stéphane Troussel veut transférer les services du conseil départemental du 93 de Bobigny à Saint-Denis
Pourquoi Stéphane Troussel veut transférer les services du conseil départemental du 93 de Bobigny à Saint-Denis

Les premiers touchés sont les derniers accusés. L’intersyndicale composée de la CGT, Sud, de l’UNSA et de la CFDT a été convoquée ce mardi 7 janvier par Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, autour d’un gâteau. Aucune part du gâteau n’a été goûtée par les syndicalistes : « nous ne voulions pas nous retrouver coincés dans une opération de communication », a déclaré Sabino Patruno, secrétaire général de la CGT-Ufict.

A l’ordre du jour, une annonce confirmant la rumeur qui circulait dans les couloirs de l’administration depuis la mi-décembre : le déménagement des services dans les anciens locaux du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), propriété de l’Icade. groupe, à Saint-Denis.

« Ce bâtiment, héritage de Paris 2024, vide et disponible, représente une opportunité de regrouper les services centraux dans de bonnes conditions, au sein d’un même bâtiment. », explique Sébastien Troussel. Seule la salle symbolique de l’assemblée départementale subsisterait au sein de la ville-préfecture historique de Bobigny, désignée ville administrative depuis la création du département en 1965.

« En déménageant de Bobigny, l’équilibre territorial est remis en cause. Il y a une question en termes de concentration des lieux de décisions”, développe Émilie Lecroq, conseillère départementale du PCF et présidente du groupe “Communistes, insoumis et citoyens”.

10 millions d’euros d’économies par an

L’intersyndicale critique un projet qui « concernés en termes d’accessibilité géographique et de transports, d’emploi et de conditions de travail « . Le bâtiment Pulse, d’une capacité de 2.500 personnes, est plus exigu que les locaux actuels.

Pourtant, les agents sont au nombre de 2.700 : « que deviendront les autres ? demanda Sabino Patruno. « Sous le mouvement, faut-il s’attendre à un plan social déguisé ? », demande l’intersyndicale. Cette peur ne correspond à rien » selon Stéphane Troussel tout en indiquant que « la masse salariale n’a cessé d’augmenter au fil des années » au sein de la communauté.

Le plan immobilier a également été élaboré sans que les représentants du personnel soient consultés, seuls quelques élus ont été informés et prévenus les syndicats. ” Le débat sur ce potentiel n’est pas finalisé, car il n’y a pas eu de réunion collective. Il ne s’agit pas d’un choix administratif, mais politique. », specifies Émilie Lecroq.

Cette décision unilatérale intervient dans un contexte de difficultés économiques accrues, où la dette du département aura grimpé à 1,9 milliard d’euros d’ici 2029. Une économie » potentiel » de 10 millions d’euros par an, pendant douze ans, est envisagé par le président du département avec cette démarche.

« On ressent beaucoup d’inquiétude et très peu d’enthousiasme de la part des agents », témoigne Sabino Patruno. Les conditions dans lesquelles les travailleurs effectueront leurs tâches vont se détériorer, selon les syndicats. L’aménagement des espaces prendra la forme de flex-office : pas d’espace bureau et pas de possibilité de stocker du matériel dans un endroit précis.

Le président du département défend cette organisation par « le recours au télétravail a hauteur de 40% » et l’enquête auprès des agents qui estiment que les locaux existants « ne sont pas pas satisfaisant en termes d’équipement « . Dans ce cas, peut-être aurait-il pu les consulter à nouveau, simplement pour les laisser s’exprimer sur leur potentiel futur lieu de travail… “Le beau projet de dialogue et de concertation sociale se réalisera avec les demandes des agents pour concevoir les espaces de travail, choisir le mobilier et organiser les locaux”, explique le Grand Prince Stéphane Troussel.

Par ailleurs, le maire de Bobigny Abdel Sadi a déclaré à La Lettre que cette décision pourrait avoir de graves conséquences pour la municipalité. “Ce serait un choc économique considérable” s’alarme-t-il, alors que l’activité de la commune et l’emploi sont largement liés aux services départementaux.

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