Fondé en 2013, l’organisme Kina8at a récemment annoncé le début des travaux de construction de son Centre de tourisme autochtone à La Conception, dans les Laurentides. Un projet de plus de 11 millions de dollars qui se veut une destination unique pour favoriser la découverte des cultures autochtones, mais aussi la reconnexion à soi, aux autres et à la nature.
Kina8at (prononcé « Kinawat ») signifie « Ensemble » en langue anicinape (algonquine). Depuis cinq ans, Marie-Joelle Tremblay a travaillé comme directrice générale de l’organisme à la création du Centre touristique, dont l’ouverture est prévue à l’automne 2027. « Ce projet symbolise grandement la réconciliation, tant entre les autochtones que les allochtones. . que ce soit en communauté ou individuellement, précise-t-elle. Nous proposons des moments pour que les gens puissent se reconnecter à la nature, se reconnecter à eux-mêmes, puis pouvoir se reconnecter aux autres. »
Grâce à ce nouveau projet, l’organisme, qui offre déjà divers programmes de formation, de sensibilisation et de ressources, pourra accueillir un plus grand nombre de visiteurs, notamment les visiteurs quotidiens et de court séjour.
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Une expérience transformationnelle
L’expérience qui y sera proposée s’inscrit dans la tendance du tourisme transformationnel. Cela débutera par un voyage à travers la forêt boréale, à travers des sentiers jalonnés de stations où l’on en apprendra davantage sur les traditions autochtones ancestrales, le tout ponctué d’aires de repos invitant à la contemplation et à la méditation. Les visiteurs se dirigeront ensuite vers une passerelle très symbolique, représentant la réconciliation. Le parcours mènera à un amphithéâtre en plein air, où de nombreuses célébrations ont déjà lieu chaque année aux solstices et aux équinoxes. Cet espace mènera au futur bâtiment aux murs inclinés, conçu comme un chemin où l’on flânera pour admirer les artefacts et autres objets présents et passés révélés au fil de la promenade.
Le futur centre, dont la conception a été confiée à Kanva Architecture, contiendra ainsi un espace muséal pour des expositions permanentes d’éléments ancestraux ainsi que des événements temporaires présentant notamment des œuvres d’artistes contemporains.
Deux salles multifonctions sont également prévues pour accueillir notamment des ateliers d’artisanat.
Nos artistes autochtones aînés qui transmettent la culture donneront ces ateliers. Par exemple, les gens créeront leur propre bâton de parole ou apprendront à perler.
Marie-Joelle Tremblay, directrice générale de Kina8at
Autre attrait : un espace de dégustation de plats inspirés du mariage entre cuisine autochtone traditionnelle et cuisine contemporaine, qui évoluera au fil des saisons. Une salle de spectacle et une salle multimédia seront ajoutées.
Une approche inclusive
Le feu sacré, fondamental dans les traditions indigènes, se trouvera au cœur du centre, dans un espace en plein air où les gens pourront se réunir pour se détendre, mais aussi rencontrer d’autres et des cultures différentes. « Tout sera universellement accessible, tant pour les personnes à mobilité réduite que pour celles ayant des difficultés visuelles ou auditives, car pour les philosophies autochtones, l’inclusion est une valeur intrinsèque », explique Marie-Joelle Tremblay.
L’expérience s’adresse à tous les âges et durera environ deux heures, mais peut se poursuivre toute la journée en fonction du rythme de chacun et des activités auxquelles il souhaite participer. «Nous avons déjà des hébergements pour les personnes qui souhaitent vraiment ralentir leur rythme habituel et vivre une expérience complète», explique Marie-Joelle Tremblay.
Quelques tentes, dortoirs et quatre petits emplacements de camping individuels en prêt-à-camper sont disponibles sur réservation pour accueillir 30 personnes.
Nous réfléchissons avec les architectes à d’autres solutions comme les tipis, qui rappellent l’hébergement nomade et sédentaire des autochtones, pour augmenter la capacité d’accueil à 75 personnes.
Marie-Joelle Tremblay, directrice générale de Kina8at
L’ajout du centre permettra au site d’être ouvert toute l’année, sans réservation.
L’aspect environnemental et l’écoresponsabilité font partie intégrante de ce projet de construction, car pour les traditions indigènes, la nature est centrale.
« Dans nos démarches actuelles, nous cherchons à préserver l’environnement en ayant le moins d’impact sur le sol, en réduisant la pollution lumineuse et en choisissant des matériaux nobles, notamment le bois local. Tous les arbres que nous n’aurons d’autre choix que d’abattre seront récupérés pour fabriquer des plateformes, par exemple. », précise le directeur général.
Grâce à cette programmation originale, Kina8at valorisera le patrimoine autochtone tout en transmettant de précieux enseignements. En activité depuis plus de 15 ans, l’organisme, fondé par le chef héréditaire anicinape T8aminik (Dominique) Rankin et Marie-Josée Tardif, est né de la vision du père de T8aminik. « Mon père aurait voulu qu’un tel centre délivre le message de paix de nos ancêtres, dans la joie du partage. Le centre culturel sera un héritage important pour les générations futures, quelles que soient leurs origines », affirme T8aminik Rankin, survivant des pensionnats.
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