« Les travailleurs sociaux qui travaillent sur ces dossiers voient et entendent des choses parfois bouleversantes »

« Les travailleurs sociaux qui travaillent sur ces dossiers voient et entendent des choses parfois bouleversantes »
« Les travailleurs sociaux qui travaillent sur ces dossiers voient et entendent des choses parfois bouleversantes »

La Cellule de Collecte d’Informations de Lozère a reçu 256 alertes en 2023.

Depuis la loi du 5 mars 2007, chaque Conseil départemental doit disposer d’une Cellule de collecte d’informations préoccupantes (Crip), chargée d’évaluer, de trier et de traiter toute alerte relative à la mise en danger d’un mineur. Renaud Laures, directeur Enfance et Famille responsable de cette unité, explique : «Ces informations (IP) inquiétantes nous parviennent principalement des crèches et des écoles, mais aussi des professionnels de santé, de la famille, des voisins et parfois de manière anonyme.

399 enfants concernés

Par “concernant les informations« désigne tout acte susceptible de porter atteinte à la santé, à la sécurité, à la moralité, à l’éducation ou au bon développement d’un mineur. On pense évidemment à des actes de violence, mais ces PI peuvent aussi concerner des négligences répétées : «La première cause de signalement par les enseignants est l’absentéisme. Mais un étudiant qui se jette sur la nourriture tous les midis à la cantine ; qui n’est régulièrement pas suffisamment couvert lorsqu’il fait grand froid ou dont la motricité est insuffisante pour son âge, doit également être interpellé.

En 2023, 256 alertes, impliquant 399 enfants, ont été reçues par le Crip. 42 ont été licenciés ; 25, en raison de leur gravité, ont été transmis au parquet et 189 ont été confiés à la Crip.

Un duo d’enquêteurs

Lorsqu’un IP est qualifié par l’unité, un binôme d’experts, composé selon les cas d’un travailleur social, d’un délégué à l’enfance, d’une éducatrice, d’une éducatrice en puériculture ou d’un psychologue, est formé pour faire la lumière sur la situation. situation dans un délai d’un jour à trois mois. “Ils rencontreront le mineur et tous les enfants qui vivent avec lui. Ils interrogent ensuite ses parents, mais aussi toute personne jouant un rôle dans sa vie (grands-parents, cousins, professeurs, entraîneurs, etc.) pour déterminer s’il existe ou non un danger ou un risque de danger.
Environ un tiers des PI sont clôturés sans suite et le même nombre sont transmis à l’autorité judiciaire. Les autres restent entre les mains de la Protection de l’enfance qui peut décider d’un placement temporaire ou d’une aide éducative au domicile des parents, dans l’attente d’enquêtes ou d’une amélioration notable de la situation.
L’enfant rejoint ensuite une famille d’accueil – la Lozère en compte 74 – ou l’un des trois Foyers sociaux d’enfance du département. “Nous disposons également d’une crèche, d’un foyer mère-enfant et de neuf espaces de vie et d’accueil.précise Françoise Amarger-Brajon, vice-présidente du département en charge de la solidarité humaine. Il s’agit de foyers conçus pour accueillir jusqu’à sept enfants, encadrés par une équipe d’éducateurs qui vivent sur place.

Au coeur des familles

D’autres fois, heureusement, de simples mesures administratives de protection suffisent. Parmi eux, l’Aide Éducative à Domicile (AED). “Le DEA est recommandé lors d’une difficulté passagère : une période financière compliquée, des conflits durant l’adolescence, un manque de savoir-faire avec un nouveau-né.précise Renaud Laures. Ces professionnels aideront les parents à établir des horaires de jeu, à préparer des repas équilibrés, à organiser leurs finances, à prendre soin du bébé. L’idée est de faire avec eux, mais pas pour eux.« La coopération et l’investissement des parents seront déterminants dans l’issue de l’affaire.

Au-delà du cadre réglementaire très strict qui entoure cette question de propriété intellectuelle, Françoise Amarger-Brajon rappelle toute la charge émotionnelle qui repose sur les épaules des acteurs présents, qu’il leur incombe de prendre une décision éclairée, d’intervenir au cœur des familles ou de accueillir les enfants qui souffrent : «Je pense aux travailleurs sociaux qui travaillent sur ces dossiers. Ils voient et entendent des choses parfois bouleversantes. Quant aux familles d’accueil, nous leur devons tout : sans familles d’accueil, nous ne pourrions tout simplement pas protéger ces enfants.»

Pour alerter le Crip : [email protected] ou 04 66 49 42 10.

 
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