Par
Nicolas Giorgi
Publié le
5 janvier 2025 à 17h32
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A 44 ans, Christophe Gonfrère a concrétisé son rêve de reconversion. Cet ancien responsable informatique dans une PME de Beauvais ouverte il y a un mois snack de friterie à la sortie deEsquennoy (Oise), sur la D 1001, qui relie L’Oise à Amiens. « Rester toute la journée derrière un bureau à donner des ordres n’était pas très stimulant », résume-t-il.
Sa première semaine d’ouverture, il l’a fait depuis chez lui, n’ayant pas obtenu dans l’immédiat les autorisations nécessaires. Il est maintenant bien établi et prêt à vendre hamburgers et des frites début 2025.
Christophe a donc placé sa caravane grise (n’allez pas lui parler de food truck !), dans un petit enclos situé face au cimetière de ce village de 750 âmes situé à proximité Breteuilmi-décembre.
Il réactive le concept de friterie dans le village, 30 ans après
Un emplacement qu’il loue à la ferme de Chassy et qu’il lorgne depuis déjà quelques temps. « Je passais par là tous les jours en allant au travail et je me disais que c’était dommage qu’il n’y ait pas de petit restaurant ici », décrit cet habitant de Bonneuil-les-eaux.
Réactiver le concept de friterie dans ce village Ce lieu historique lui tenait à cœur, d’autant plus qu’il venait s’y promener étant enfant pour « manger des frites en famille ». « Cet endroit a accueilli une friterie jusqu’en 1996, mais elle a ensuite fermé ses portes. Puis une femme a pris la relève pendant un an. Il ouvrait trois fois par semaine. Je pense qu’elle a trouvé un emplacement à Beauvais», se souvient cette quadragénaire.
La proximité de McDonald’s ne lui fait pas peur
Un autre point chaud qui servait également d’épicerie a également fermé ses portes au centre de ce village du nord de l’Oise l’année dernière, ce qui laisse les coudées franches à Christophe sur ce créneau. Enfin presque… Puisqu’un McDonald’s se trouve à deux kilomètres, sur la commune voisine de Breteuil.
De nombreux clients lui ont également posé cette question : pourquoi diable aller s’installer près d’un géant du burger ?
Je leur dis que mon projet date d’il y a plus d’un an, avant la construction du McDonald’s. Et puis je leur dis de comparer les deux. Allez manger chez McDonald’s puis venez chez moi, vous verrez vers qui vous aurez le plus envie de revenir !
Il a une anecdote savoureuse à ce sujet. « J’ai un client qui livre des frites chez McDonald’s dans l’Oise. Mais elle a préféré commander chez moi l’autre jour ! » Sa spécialité est sandwichs américainsavec ou sans crudités, qu’il vend 7,5 euros.
« Avec les néons, on me voit bien »
Christophe croit énormément au potentiel de ce lieu, idéal pour une pause buffet pour les camionneurs. 35 000 véhicules circulent chaque jour sur la D 1001entre Amiens et Beauvais, autant de bouches potentielles à nourrir.
Les camionneurs viennent ici pour dormir. La nuit, avec les néons, vous me voyez bien ! J’ai aussi des producteurs de betteraves qui viennent passer quelques heures chez moi et qui sont heureux de pouvoir manger quelque chose de chaud sur la route. Il y a aussi toute une clientèle de passage, puisque je suis idéalement situé sur cet axe.
Christophe s’appuya contre un petit générateur dans sa caravane, et s’apprête à faire une demande à la mairie pour qu’elle installe une pancarte, afin de se rendre plus visible depuis la route. « J’aimerais aussi proposer du café aux chauffeurs routiers, même si une cafetière nécessite beaucoup d’électricité, et installer des tables, des chaises et des mange-debout aux beaux jours. Et bien sûr, nous ferons aussi des barbecues », s’enthousiasme-t-il.
Sandwichs américains et saucisses frites
Dans le village et ses alentours, le petit nouveau du snacking a en tout cas piqué la curiosité des habitants. «Je voudrais deux Américains, pour deux Français», commande avec une certaine insolence Michel, ancien commerçant de Breteuil de 52 ans. Pour lui, cette arrivée est une bénédiction pour le village, où il n’y avait « plus rien en termes de commerce ». « Et puis, c’est pratique quand on a la flemme de cuisiner le midi », ajoute-t-il. Cet habitant de Paillart a également souhaité tester le concept. « J’en ai entendu beaucoup de bien, confie-t-elle.
Les débuts ne sont pas faciles, mais Christophe, qui y est de sa poche comme on dit, y croit de tout cœur. Ces premières semaines d’ouverture serviront de « test ». « Parfois, je peux passer deux heures à vendre un seul Américain, jusqu’à ce qu’une grosse commande arrive par téléphone. Les gens commencent à m’identifier ! Hier, une dame m’a pris cinq menus d’un coup, c’était pas mal», raconte le nouveau restaurateur, qui propose également ses services lors de mariages ou réceptions.
Au Snack d’Esquennoy, rue Saint-Pierre (près du cimetière), sur la page Facebook D 1001. Commandes au 07 64 05 84 22.
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