propriétaire du château gersois d’Avensac, un couple américain ne peut pas payer tous les travaux

l’essentiel
Il y a trois ans, Mark Goff et Philippe Engel acquéraient le Château d’Avensac, au nord-ouest du département du Gers. Intéressés, comme beaucoup d’autres Américains, par les bas prix des immeubles français, ils furent vite dépassés par l’ampleur des rénovations. Rencontre.

Un rêve qui vaut plusieurs centaines de milliers d’euros. Nous sommes en 2015. Mark Goff et Philipp Engel, deux Américains vivant sur la côte ouest des États-Unis, travaillent à domicile. Ils terminent les rénovations de leur maison vieille de plus de 150 ans. Alors qu’ils rédigent les dernières lignes d’un blog détaillant ce travail de longue haleine, une annonce apparaît. «Il s’agissait d’un couple qui avait acheté un château en ruine au sud de Toulouse», raconte Marc. « Le bâtiment était magnifique, l’histoire fascinante. J’ai alors tourné mon écran vers Philipp et lui ai dit : et si nous déménagions en et achetions un château ?

Malgré la durée des travaux, Mark et Philipp aiment vivre au Château d’Avensac.
DDM – Salomé Dubart

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Là, l’épopée commence. Le couple traverse la frontière pour la première fois en 2015, uniquement pour découvrir la région et ses vallées. En 2016, ils reviennent avec des idées plein la tête. “Mais nous avons dû finir de rénover notre maison en Californie puis la vendre, ce qui nous a pris quatre ans.” Le 1er avril 2020, Philipp et Mark préparent leur dernier voyage en France. «Mais en mars, la pandémie a frappé», regrette Philipp. “Nos visas ont été annulés, nous avons dû attendre.”

Déjà, plusieurs chambres ont été rénovées et aménagées, permettant aux couples de recevoir famille et amis.
DDM – Salomé Dubart

Ce n’est que fin 2020, en décembre, que le duo franchit enfin la frontière. Après quelques aventures, ils ont trouvé leur perle rare : le Château d’Avensac. Pour Philipp, c’est une évidence. « J’ai dû convaincre Mark et j’ai réussi », s’amuse le châtelain. C’est donc pour la coquette somme de 1,2 million de dollars, soit 1 143 000 euros, qu’ils ont acquis cet immeuble de 48 pièces.

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Une surprise coûteuse

Mais avec des pièces construites dans les années 1820 et un arc d’entrée érigé en 1320, le château d’Avensac n’était pas en état d’accueillir une habitation. Mark et Phillip ont déjà dépensé plus de 600 000 euros pour refaire l’électricité et la plomberie, réparer la toiture, achat de tous les équipements et carrelages pour 14 nouvelles salles de bains, recréant une grande cuisine d’époque, une buanderie et deux espaces cuisine supplémentaires. Les travaux de préparation du nouveau système de chauffage se poursuivent et les fondations sont renforcées.

En souvenir des États-Unis, Mark et Philipp ont ramené leur pick-up de 1958.
DDM – Salomé Dubart

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« Nous avions prévu 1 million de dollars pour les rénovations, mais ce ne sera pas suffisant », déplore Mark. C’était un million pour l’ensemble de la propriété. « Nous avons accompli beaucoup de choses dans la maison principale et nous sommes très enthousiasmés par les restaurations, mais le montant de notre budget n’inclura pas les dépendances, par exemple. » Réunis dans le salon, qui est une des pièces restaurées, ils font les comptes. « C’est le coût du chauffage qui nous a le plus surpris, nous n’avions pas prévu un chiffre aussi élevé dans notre budget. »

La toiture ne pourra être démarrée sans l'accord des Bâtiments de France.
La toiture ne pourra être démarrée sans l’accord des Bâtiments de France.
DDM – Salomé Dubart

Une grande partie de la surprise budgétaire était due au fait que Mark a dû faire une grande partie du travail lui-même. “Après l’achat du château, il a souffert d’un grave problème de santé qui l’empêche actuellement de marcher, il s’agit d’une condition temporaire, et grâce à une thérapie physique quotidienne, il espère pouvoir retourner travailler sur la maison au cours de l’année prochaine, nous” Nous avons dû embaucher plus d’aide que prévu et nous réfléchissons donc constamment à des moyens de collecter plus d’argent pour la restauration.

Les travaux se poursuivent

En adoptant une vision plus globale de la situation, Mark et Philipp savent qu’ils ne pourront pas terminer le projet aussi rapidement qu’ils l’avaient prévu en raison de contraintes budgétaires.

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« Par exemple, il y a beaucoup de travaux à faire à l’extérieur de la maison », explique Mark. « Nous aimerions repeindre la façade. Et il faut restaurer les volets. Mais ces travaux prendront du temps car le bâtiment est un monument historique. Il nous faut donc l’accord des Bâtiments de France. Seuls 31 architectes sont habilités en France pour réaliser ces projets de rénovation.

Bientôt la bibliothèque verra le jour.
Bientôt la bibliothèque verra le jour.
DDM – Salomé Dubart

Une fois les travaux terminés, Mark et Phillip souhaitent élaborer un programme à destination des visiteurs, pour leur faire découvrir « l’art de vivre à la française », notamment sa cuisine, son vin et son environnement.

 
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