pour soutenir les femmes afghanes, cette association vous présente sa culture et ses racines

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pour soutenir les femmes afghanes, cette association vous présente sa culture et ses racines
Publié le 01/05/2025 à 11h10

Écrit par Noelle Hamez

Ce samedi 4 janvier, l’association Salsal et Shamamah de Besançon (Doubs) a organisé une fête culturelle à l’occasion du nouvel an, pour sensibiliser et mobiliser les Français autour de la condition des femmes et des filles afghanes. Un décret publié le 29 décembre par les talibans interdit désormais de les voir même à travers une fenêtre.

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La salle regorge de chants et de femmes en costume traditionnel, des roses à la main. Un mélange de couleurs chatoyantes, aussi gaies que le son de leurs bijoux en métal, placés sous le voile et sur les robes, qui s’entrechoquent. Les discussions sont vives partout, on se connaît tous, même vaguement. Une parenthèse pour ces femmes afghanes, qui savent que dans leur pays d’origine, un tel rassemblement leur serait interdit.

Ce samedi 4 janvier, l’association culturelle Salsal et Shamamah organisait un Nouvel An franco-afghan à Besançon (Doubs), pour sensibiliser à la condition des femmes et des filles afghanes, tout en offrant l’occasion de célébrer l’unité et la diversité culturelle. Un appel à l’harmonie et à l’adelphité ponctué de musique traditionnelle et d’un repas afghan typique de ce pays d’Asie centrale. Le taekwondoiste afghan Zakia Khodadadi, médaillée de bronze aux Jeux Olympiques de Paris, a également fait le déplacement. Aucun lien ne la relie à Besançon, hormis son militantisme : la jeune femme se bat depuis des années pour les droits des femmes et contre le régime instauré par les talibans en Afghanistan.

Toutes les personnes présentes étaient vêtues de vêtements traditionnels afghans.

© Jean-Stéphane Maurice

Sur les marches menant à l’entrée de la pièce, Farzana prend des photos de sa robe de soirée. La jeune femme de 21 ans est fière de contribuer à ce moment de partage entre deux pays, deux cultures qui ont forgé la personne qu’elle est aujourd’hui.

Je ne suis pas née en France et quand je suis arrivée ici j’ai dû tout apprendre sur cette culture, cette langue. Il est important de s’intégrer, mais sans oublier ses racines.

Farzana, 21 ans, d’Afghanistan

Avec une pointe d’émotion, mais surtout une grande fierté, Farzana explique que la plupart des personnes présentes à la fête attachent une grande importance à la culture française. “Beaucoup célèbrent le Nouvel An et certains célèbrent même Noël parfois, même si la plupart d’entre nous pratiquent l’Islam ! C’est important d’apprendre ces coutumes parce qu’on se projette sur le long terme en France, on veut construire quelque chose ici.

Arrivée en France métropolitaine fin 2013, la jeune femme se souvient des milliers de kilomètres qu’elle a parcourus à pied avec ses parents et ses deux sœurs, traversant des dizaines de pays pour finalement s’installer à Besançon. Ayant eu trois filles, son père ne voulait pas rester »un pays fermé», où il aurait dû subvenir seul aux besoins de sa famille, dans un climat violent et un régime oppressif envers les femmes.


L’idée de cette célébration était de rapprocher deux cultures, qui rassemblent les membres de la communauté afghane venue vivre en France.

© Jean-Stéphane Maurice

Presque toute la famille de Farzana réside toujours en Afghanistan. En 2021, lorsque les talibans reprennent le pouvoir, les membres de sa famille qui travaillaient pour l’État ou l’armée se retrouvent en danger, recevant des menaces qui les empêchent de fuir. Forcément, Farzana pense à eux, et s’estime chanceuse d’avoir pu trouver refuge en France, où elle se sent libre.

En Afghanistan, la liberté d’expression est censurée. Personne n’a le droit de parler, même les hommes, par crainte des conséquences.

La jeune femme regarde autour de la pièce. De nombreuses filles et femmes sont rassemblées, discutant, riant, parfois même dansant, vêtues des vêtements qu’elles ont choisis. Le 29 décembre, le régime taliban franchit une nouvelle étape dans sa politique de répression et de haine des femmes.

Zakia Khodadadi, taekwondoïste afghane et médaillée olympique.

Zakia Khodadadi, taekwondoïste afghane et médaillée olympique.

© Jean-Stéphane Maurice

Grâce à un décret en cinq points, les dirigeants interdisent désormais aux femmes d’être vues à travers une fenêtre. S’ils sont visibles des maisons voisines, les ouvertures de leur logement doivent être obstruées. Encore un traité austère et punitif, qui fait suite à plusieurs mesures dans la même veine instaurées au cours des quatre dernières années, comme l’interdiction d’étudier après l’école primaire, d’avoir un l’emploi dans des ONG, le chant, le vélo ou encore l’accès à plusieurs lieux publics.

C’est un symbole fort de voir ces femmes unies aujourd’hui», note Farzana. “J.Je suis très fière de voir l’athlète Zakia Khodadadi, qui, à elle seule, a apporté des messages destinés aux femmes afghanes aux Jeux olympiques. Et voir qu’ici, ces femmes ont une voix, qu’elles peuvent parler, s’exprimer, en toute liberté.

Avec Frédéric Buridant

 
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