Importateur de viandes de haute qualité (Black Angus ou Wagyu), né à Monaco, présent dans 24 pays, avec une quarantaine d’adresses avec ses « bars à bœuf », Riccardo Giraudi a repris et rénové l’ancien « Pont des Vosges », brasserie institution de le quartier impérial de Strasbourg, dont il a gardé la marque, associé ici à l’investisseur alsacien Franck Rhiem. Ce dernier, qui a créé avec succès la chaîne Flam’s, est né à Colmar dans une famille d’hôteliers-restaurateurs. Son père, Richard, était à la fois adjoint au maire chargé du tourisme et patron du Bristol avec son restaurant étoilé, le Rendez-Vous de Chasse face à la gare. Son oncle Jean-Noël dirigeait le regretté et luxueux Grand Hôtel des Trois Epis, tandis que sa tante et son cousin étaient propriétaires du Grand Hôtel en face de la gare de Strasbourg, tout près de l’ancien hôtel Gruber, qui appartenait également à la famille. Autant dire que Franck Rhiem, qui a développé ses « Flam’s » avec quatorze établissements, connaît son sujet et revient, dans la capitale alsacienne où il a démarré son activité en 1990, par la grande porte.
“Beefy” tarte flambée © GP
Reste que c’est Riccardo Giraudi qui porte le flambeau des lieux avec une mise en scène très soignée par le bureau de design anglais Neville + Neville qui signe une déco chic et glamour sans ostentation, avec son comptoir, sa belle entrée. Et comme dans son enseigne parisienne de l’avenue Franklin Roosevelt, on retrouve dans la séduction toutes les qualités de ses maisons : cadre très soigné, mêlant le moderne et l’ancien avec de l’art, banquettes, carrelage noir et blanc au sol et chaises Thonet. Les produits « top », les viandes d’exception, les hors d’œuvres de luxe type street food à partager avec la note alsacienne d’une tarte flambée dite « costaude » avec sa pâte extra-fine, ses lardons de bœuf (mais attention à servez-le chaud !).
Won Ton Aux Crevettes © GP
On y ajoute le savoir-faire en cuisine du chef d’origine turque Ugur Ekren, que nous avons rencontré à Paris et qui veille sur tout en toute confiance. Haricots verts et amandes, raviolis de crevettes frites façon won ton, sauce yuzu et wasabi, sole au citron coupée à table (et foie de veau dans le même registre de souvenirs pour ceux qui ont fréquenté le Pont des Vosges et veulent redécouvrir leurs plats préférés) , mais aussi le « milanais » sous toutes ses formes, ainsi que des artichauts d’exception cuits à basse température dont les feuilles et les cœurs se dégustent sur place. Et on a mis sur un piédestal ce filet de bœuf sauce poivre à rouler par terre (le même que celui du Beef Bar en 8ème qui nous a fait pleurer d’émotion) avec ses frites maison.
Filet de bœuf sauce au poivre © GP
Ajoutons que le service féminin, sous l’égide de Carine Jung, que l’on a connu autrefois comme patronne de caractère à la Cruche d’Or avant de la retrouver à la Place de la rue de Zurich, est à la fois souriant, ponctuel et efficace. , que la carte des vins ne manque pas de ressources côté Bourgogne, côté Bordelais (comme l’exquis Aurage, Castlllon Côtes de Bordeaux, de la famille Mitjavile en 2018, Vallée du Rhône, et bien sûr Alsace (avec les Pinots Noirs de Lorentz à Bergheim et Trimbach à Ribeauvillé et les desserts (kougelhopf perdu ou glace à la fleur de lait avec ses garnitures à partager) sont des appels à la gourmandise Bref, voilà une belle table, chère certes, mais qui ne cache pas son jeu. et fait courir tout Strasbourg. On comprend pourquoi…
Glace aux fleurs de lait et ses toppings © GP
Le Petit Beefbar “Pont des Vosges”
15 quai Koch
67000Strasbourg
Tel. : 03 88 36 47 75
Fermeture hebdomadaire. : aucun.
Menu : 20 (formule, midi, semaine) €.
Carte : 50-120 €