« Il est temps pour moi de me ressaisir »… Ils ont choisi de ne pas boire en janvier et nous expliquent pourquoi

« Il est temps pour moi de me ressaisir »… Ils ont choisi de ne pas boire en janvier et nous expliquent pourquoi
« Il est temps pour moi de me ressaisir »… Ils ont choisi de ne pas boire en janvier et nous expliquent pourquoi
Publié le 06/01/2025 à 16h47

Écrit par Sarah Rebouh

Le « Dry January », ou « January Challenge », est de plus en plus populaire en . L’occasion pour chacun de vivre une période sans alcool et d’en mesurer les bienfaits. Nous avons interrogé des personnes qui ont franchi le pas et ont choisi de dire « non » à l’alcool en janvier. Témoignages.

Entreprise

De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui composent la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé ou la famille.

France Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « Société ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

« Après les fêtes de fin d’année, notre corps s’essouffle et ça fait du bien de se remettre à zéro. Je fais parfois des soirées entre amis et l’alcool coule à flots. Il est temps pour moi de me prendre en main en cette année 2025. »nous raconte Kévin, bien décidé à ne pas toucher à l’alcool en janvier. Selon lui, de nos jours, les gens ont tendance à réduire leur consommation d’alcool, notamment grâce à une plus grande prévention en la matière. « En France, l’alcool fait partie de notre patrimoine. Je prends l’exemple du vin, chacune de nos régions a son propre vin. C’est à nous d’être prudents, et je pense qu’il n’y a pas de honte à refuser l’alcool de temps en temps. »» encourage le Franc-Comtois soutenu dans sa démarche par son épouse et sa fille.

Samuel, gérant d’un bar restaurant dans le Jura, a lui aussi fait le choix de s’éloigner de l’alcool en janvier. Certains de ses amis font le January challenge, ou « Dry January » en anglais, depuis 15 ans. “Je vois des gens pour qui l’alcool fait des ravages alors que c’est une addictionhe told France 3 Franche-Comté. Cela permet de recentrer et d’aligner son énergie, d’éviter les habitudes, de se prouver qu’on est capable de grandir, de libérer des toxines… »

L’alcool est de plus en plus évité en janvier.

© CHARLY JURINE PRO / MAXPPP

Selon Santé Publique France, même si le volume global d’alcool pur consommé en France diminue depuis les années 1960, principalement en raison de la baisse de la consommation quotidienne de vin, la France reste parmi les pays les plus consommateurs d’alcool. dans le monde, se classant au sixième rang parmi les 34 pays de l’OCDE. Contrairement à ce que pensent certains, en Bourgogne-Franche-Comté, la prévalence de la consommation quotidienne d’alcool est proche de la moyenne française. Cela signifie que les Francs-Comtois ne consomment pas plus d’alcool que les autres régions de France.

« Quand on n’a plus envie de boire de l’alcool, on sort forcément moins le soir. Cela permet de réduire les tentations et de subir moins de pression sociale concernant notre consommation »détaille Mélanie, originaire du Haut-Doubs. Elle a d’ailleurs décidé de ne pas boire en janvier 2025. Son meilleur allié pour contrer l’alcool ? “Eau gazeuse! Ce n’est pas sucré, les bulles donnent l’impression de boire quelque chose de spécial, et vous pouvez ajouter du citron frais, de la menthe, du sirop. Il y en a aussi beaucoup qui sont déjà aromatisés… ». De nos jours, il est de plus en plus facile de trouver des boissons non alcoolisées. Ce marché est véritablement en plein essor. De plus en plus de grandes marques, notamment de bière, proposent désormais des versions sans alcool. D’autres se spécialisent dans la création et la commercialisation de boissons à taux 0%.

“Pour ma part, je privilégie les activités saines en journée, le sport, les sorties culturelles et j’évite au maximum les bars”, ajoute le trentenaire. Remplacer les soirées alcoolisées par des séances de sport, c’est ce qu’Eric et sa compagne ont décidé de mettre en œuvre, à compter du 1er janvier 2025. « Nous sommes relativement épicuriens, fans de la bonne chère, des plaisirs de la table et des soirées bien arrosées entre amis. Dès le 1er, on ne boit plus une goutte d’alcool et on essaie de manger plus sainement. On en profite également pour remplacer quelques apéritifs par des séances de sport en salle de sport. Cela fait partie des « bonnes résolutions », on se donne une « bonne conscience » en laissant son corps respirer un peu pendant un mois. détaille l’habitant deÉchenoz-la-Méline. Le Franc-Comtois constate en un mois de sevrage une perte de poids et moins de maux de tête. Pas de quoi lui donner envie de poursuivre l’expérience en février. « C’est plutôt un défi, « une épreuve » que nous sommes fiers de terminer, mais que nous sommes aussi heureux de terminer »dit-il.


De plus en plus de barmen préparent des cocktails sans alcool.

© CÉDRIC JACQUOT / MAXPPP

Certaines personnes voient des bénéfices dès la première semaine d’arrêt de l’alcool. C’est le cas de Maxine, qui a également répondu à nos questions : “Je suis moins fatigué, je parviens à me dépasser plus facilement sur le plan sportif, et étonnamment le soir, je tiens plus tard qu’avant”. Mélanie, de son côté, a décidé de surveiller sa consommation tout au long de l’année, en espérant pouvoir un jour arrêter complètement. « C’est un long chemin pour pouvoir arrêter définitivement de boire de l’alcool, mais je fais des progrès. Cela passe nécessairement par une transformation profonde, puisque la consommation d’alcool est très présente et largement encouragée dans les relations sociales. ». Elle utilise l’application mobile gratuite « Oz ensemble » développée par le ministère de la Santé. Grâce à cela, elle est mieux consciente de ce qu’elle consomme et se fixe des objectifs précis. “De toute façon, ça fait des années que l’alcool ne m’a pas apporté quelque chose de bon”conclut-elle.

Corinne Lesueur-Chatot, médecin coordonnateur de l’association addictions France, voit évidemment le « défi de janvier » d’un très bon oeil. Selon elle, l’important, au-delà d’une tentative d’arrêt complet pendant un mois, c’est « vivre un moment sans alcool. Que ce soit pour une journée, un mois ou quelques semaines ». Elle développe : “L’essentiel est de s’interroger sur sa consommation d’alcool, même sans dépendance, mais surtout de s’interroger sur ce qui va se passer, d’un point de vue relationnel ou physique, lorsque l’on décide à un moment donné de ne pas boire.”

Cette expérimentation permet effectivement aux personnes intéressées de changer leur regard sur leur consommation, comme le confirme Maud : « L’expérience de l’année dernière a été positive pour moi. Par la suite, la reprise de la consommation d’alcool s’est faite de manière plus consciente, sans abus ni excès. Même chose pour Pierre-Henri à qui ce délai permet “savoir où [il] est vraiment à fond avec de l’alcool. Voyez si une addiction est présente ou si ce sont des habitudes (parfois mauvaises).

L’idée est de montrer que la consommation d’alcool a un impact sur la santé, non seulement lorsqu’elle est régulière mais aussi lorsqu’elle est trop fréquente.

Corinne Lesueur-Chatot, médecin coordonnateur de l’association addictions France

Selon le professionnel de santé, qui travaille dans ce domaine depuis plus de 20 ans, la pression sociale reste très forte en France concernant l’alcool. « Il y a cette culture de l’alcool en France. On nous propose beaucoup d’alcool, surtout dans notre entourage. Pour certaines personnes, c’est compliqué de dire non. elle analyse. Selon elle, les choses évoluent dans le bon sens, notamment en ce qui concerne les profils de personnes souhaitant être accompagnées dans leur consommation d’alcool. « Il y a de plus en plus de jeunes qui viennent demander de l’aide. Auparavant, cela ne se faisait que lorsque la personne se trouvait dans un état dégradé. C’est positif, cela signifie que le regard sur la maladie alcoolique évolue. On accepte un peu plus que ce soit une maladie et non un défaut.» Et pour qualifier : “Mais il reste encore du chemin à parcourir.”

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Chef – CDD de janvier 2024 à avril 2025 Beaumarly
NEXT SÉNÉGAL-FRANCE-SÉCURITÉ / Aucune discussion n’a précédé la décision de mettre fin à la présence militaire française (Ousmane Sonko) – Agence de presse sénégalaise