Par
Jean-Philippe Massieu
Publié le
3 janvier 2025 à 19h13
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LE problèmes de déploiement de la fibre optique en campagne et plus largement câbles aériens suspendusparfois depuis la tempête Ciaran de 2 novembre 2023étaient parmi les de nombreux sujets débattus le 6 décembre 2024 lors de la dernière séance de la Chambre d’Agriculture de la Manche de la Mandat 2019-2025.
Les entreprises ne veulent plus intervenir dans l’entretien des haies de peur de couper les câbles.
Les fermes évidemment avoir il faut être connecté également avec fibre optique. Sauf qu’on les retrouve parfois dans des endroits isolés.
« C’est plus facile de faire payer les agriculteurs ! »
La connexion est “ gratuit pour les particuliers plus payé pour les entreprises » quels sont les fermesqui sont aussi souvent maisons d’agriculteurs. La Chambre d’Agriculture rappelle ainsi discrimination dans l’accès au numérique .
Pascal Férey, qui présidait une séance pour la dernière fois de sa carrière, avait invité Antoine Delaunay, conseiller départemental d’Avranches et président de Manche Numérique, pour évoquer ce principe d’accès et d’autres questions connexes.
C’est plus facile de faire payer les agriculteurs !
« Les enterrés, il n’y a pas de soucis mais les soucis aériens », soulève Pascal Férey. « Les entreprises (ouvrages agricoles ndlr la plupart du temps) ne veulent plus intervenir sur entretien des haies par peur de couper les câbles », témoigne le directeur agricole.
L’entretien des haies, lorsqu’elles sont bordées de lignes, devient une galère supplémentaire pour les agriculteurs : « J’entends de plus en plus d’agriculteurs nous dire que s’ils continuent à nous déranger, nous utiliserons notre tailleuse à plat. Il ne restera plus rien», prévient Pascal Férey qui lance une attaque contre les communautésqui ne prennent pas la peine de planter des haies pour ne pas souffrir les coûts entretien .
« Sentiment d’injustice »
Car oui, entretenir des haies coûte cher. Le représentant des agriculteurs de la Manche souligne un « sentiment d’injusticeau niveau national » tandis que « les agriculteurs sont incités à mettre des haies partout. »
” Il y a 1 million de km de routes cela fait 2 millions de kilomètres théoriques de haies. À peine 40 % disposent de haies. On nous dit que c’est trop cher. C’est plus facile de faire payer les agriculteurs ! », précise Pascal Férey.
Hauteur, coût d’entretien, mise en décharge, etc.
Autre problème : « La plupart du temps, les fils ne sont pas à la bonne hauteur. Entrer dans les parcelles, c’est une catastrophe», déplore Jean-François Tapin, un autre élu agriculteur, à Feugères.
“Y a-t-il contrôle de qualitéune fois le travail effectué? Je peux montrer plein d’endroits où les câbles sont sous les lignes, mal déployés », dénonce Pascal Férey qui pointe aussi la « mauvaise qualité des poteaux. Il y a un tas de délabré . Il faut voir le nombre de posts qui se sont effondrés avec la tempête Ciaran. »
Une remorque a pris des câbles et des poteaux il y a quelques semaines, nous avons mis Condé-sur-Vire à genoux pendant quelques heures. Nous devons régler la question.
« Ciaran a montré que le réseau était solide », tente de se défendre Antoine Delaunay. Mais plusieurs endroits de la Manche sont restés dans le flou, depuis des mois et parfois même depuis la tempête Ciaran. On voit encore ici et là des câbles retenant les poteaux et non l’inverse.
Informant également que Manche Numérique doit parfois louer (« cher ») des poteaux à Enedis, Antoine Delaunay rappelle que l’ensemble du réseau sera déployé avant fin 2025 .
« Un sujet de souveraineté »
« Si cela prend un peu plus de temps et coûte un peu plus cher, ce réseau est le nôtre. Je préfère ça», argumente-t-il également. Il rappelle également :
Nous sommes le seul ministère où la mutualisation et la péréquation ont été décidées pour que tout le monde paie la même chose.
« Nous utiliserons la mise en décharge là où nous le pouvons », rassure-t-il également, mais précise que cela a un coût bien plus élevé : jusqu’à 60 000 €par kilomètre contre 18 000 € par avion.
« À une époque, les PTT se contentaient de mettre un fil de cuivreen pleine terre. Mais aujourd’hui, on n’a plus le droit de faire ça », explique Antoine Delaunay, qui dit encourager l’entreprise manche Acome « à développer une fibre pour les terrains ouverts. »
“Est-il judicieux d’investir dans la fibre étant donné le déploiement de satellites parElon Musk? », interroge également l’un des élus agriculteurs, Jean-François Bouillon. Certes, ça marche « mais c’estun sujet de souveraineté», rétorque Antoine Delaunay.
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