Partout au Québec, les cols bleus s’apprêtent à effectuer leur première grande collecte de résidus verts de l’année : celle des sapins de Noël naturels. Après avoir rempli notre salon d’odeur de résine, éclairé nos soirées de fêtes et penché sous les décorations, notre bel arbre est désormais sec. Comment pouvons-nous le revaloriser ?
Il existe plusieurs options pour améliorer votre sapin de Noël naturel. Dans plusieurs municipalités, les citoyens peuvent le transporter autour de certaines patinoires extérieures ou autour de parcs pour former des forêts éphémères.
À Montréal, l’ère de la forêt éphémère autour du Biodôme est révolue, mais celle du parc Jarry, dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, revient en 2025 dans le cadre du 100e anniversaire. Les citoyens sont invités à venir planter leur arbre jusqu’au 12 janvier, précise l’arrondissement.
«Nous invitons les citoyens à accrocher une affiche sur une branche, avec un mot ou un souhait en hommage aux gens qui fréquentent le parc», explique Audrey Villeneuve, responsable des communications à la Ville de Montréal.
Les arbres seront plantés directement dans la neige, devant les patinoires et près de la piscine, dans des peuplements d’arbres.
Audrey Villeneuve, responsable des communications à la Ville de Montréal
La commune envisage alors de récupérer les sapins pour revaloriser le bois. Jusqu’à 200 sapins ont déjà formé une forêt éphémère dans cette zone.
Des tonnes de sapins
Au tournant de l’année 2024, 290,62 tonnes de vieux sapins du Nouvel An 2023 ont été ramassées le long des trottoirs de l’île de Montréal. C’est l’équivalent du poids de 14 autobus de la Société de transport de Montréal. Ces sapins ont été transformés en copeaux destinés à approvisionner en énergie certaines industries, explique Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville de Montréal.
435 tonnes
En janvier 2020, un nombre record de 435 tonnes de sapins ont été récupérées dans la métropole. Chaque année, environ 200 tonnes d’épicéa sont déchiquetées dans les 19 districts.
« Les citoyens peuvent aussi choisir de les laisser dans un endroit de leur terrain afin qu’ils deviennent un refuge hivernal pour les oiseaux et la faune environnante. Selon l’option choisie, il est important de les dépouiller de toutes leurs décorations. Les guirlandes et les décorations sont les pires ennemis des machines dans les centres de recyclage. Ça casse le matériel», rappelle le porte-parole.
M. Sabourin précise que la collecte varie selon les quartiers; elle s’étalera sur plusieurs jours, en janvier.
Chez Recyc-Québec, on vous explique qu’il n’y a pas de compilation annuelle des collections municipales de sapins naturels. Partout dans la province, les producteurs vendent près de deux millions de sapins chaque année, soit autant d’arbres à transformer en copeaux, paillis ou compost, selon les données 2023 du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
Et l’arbre artificiel ?
La conseillère en communications de Recyc-Québec, Daphné Champagne, rappelle que l’entreprise a publié fin novembre un guide pour un « Noël écoresponsable ». Parmi les recommandations, nous nous concentrons sur le sapin artificiel.
L’organisation privilégie l’arbre naturel, mais à défaut, elle recommande de conserver son arbre issu du plastique pendant au moins 20 ans afin qu’il soit « écologique ».
Sinon, Mmoi Champagne recommande de trouver une seconde vie aux décorations artificielles.
« Il existe des sites de revente en ligne, des brocantes, des centres de réutilisation. Dans tous les cas, il faut rappeler que le sapin artificiel n’est pas recyclable. Sa durée de vie doit être prolongée au maximum avant de le placer au bord de la route pour la collecte de gros objets encombrants. »
Recettes pratiques
On sait que les épicéas sont parfaits pour être transformés en huile essentielle. Au lieu de les laisser sécher dans un coin, il est possible de les faire macérer pour en faire des produits d’entretien.1.
À la Fondation David Suzuki, la porte-parole Laurence Bolduc explique que l’organisme s’est positionné en faveur des sapins naturels, plus particulièrement ceux en pot, qui peuvent être transplantés sur terre.2. La fondation a élaboré des lignes directrices consultables en ligne.
« On peut aussi faire du pot-pourri, il y a plusieurs recettes3. Il suffit de chercher un peu», ajoute-t-elle.
1. Découvrez une recette de nettoyant pour arbres tout usage
2. Consultez le guide de transplantation de sapin en pot de la Fondation David Suzuki
3. Visitez le site de Racines boréales pour retrouver des recettes au goût de sapin