Au niveau national, les agriculteurs de la Coordination rurale prévoient de « marcher sur Paris » ce dimanche 5 janvier. Plusieurs altiligériens devraient faire le déplacement.
Longtemps en retrait dans le département, le syndicat se montre plus incisif depuis quelques temps. Elle compte une soixantaine d’adhérents (dans la plupart des productions locales) dont un certain nombre de nouveaux adhérents, selon Jérôme Batret de Retournac, son représentant départemental et régional. Le mouvement espère remporter des sièges lors des prochaines élections à la Chambre d’agriculture, dont la campagne débute mardi 7 janvier et se terminera le 30 du mois. Jusqu’à présent, il n’avait qu’un seul représentant, qui n’a pas terminé son mandat. Le syndicat vient de nommer sa tête de liste. Il s’agit de Charlotte Morin-Chabaud, 33 ans, qui exploite seule une ferme équestre aux Boiroux, commune d’Arsac-en-Velay. Elle élève des paint horses et des quarter horses, donne des cours d’équitation américaine et possède une entreprise de pension équine. La ferme abrite un total de 55 chevaux.
L’exploitant a rejoint le mouvement syndical l’été dernier. Installée hors de la famille depuis 2018, sur la ferme allaitante d’Alain Reymond, la jeune femme a vendu ses derniers Aubracs en 2022 pour se consacrer exclusivement aux chevaux sur 72 hectares. Charlotte Morin-Chabaud l’assure : « L’agriculture n’a jamais été aussi mal en point. Les coûts continuent d’augmenter. Pour ne parler que de mon activité, beaucoup hésitent à franchir le pas pour devenir exploitant, craignant de ne pas pouvoir en vivre. N’est-ce pas un signe d’inconfort ? “Les chevaux ont du mal à s’implanter en Haute-Loire face à l’élevage bovin.”
Course aux hectares et… aux bonus ?
La tête de liste défend une ligne dure face au très symbolique dossier du libre-échange, ou traité du Mercosur.
Elle souhaite faciliter l’accès à la terre, car, dit-elle, « ce sont toujours les mêmes qui possèdent la terre et ont accès à l’information avant tout le monde ». Et de se demander : « Voulons-nous des zones pour nourrir les animaux ou avoir plus de bonus ? « . Sur le jeu de l’expansion, elle se dit sceptique : « Les grandes exploitations génèrent-elles plus de revenus ? « . Charlotte Morin-Chabaud invite « à respecter tous les types d’agriculture ». D’ici quelques jours, la liste des 18 membres (plus deux suppléants) sera présentée et le programme dévoilé. Le discours un peu bruyant de la Coordination rurale peut-il séduire la Haute-Loire ?
La tête de liste invoque, comme souvent en période électorale, des « pressions » exercées sur « la base », sans apporter de preuves, et qui freineraient l’adhésion de certains agriculteurs à des syndicats minoritaires. La Coordination peine à « recruter » des adhérents dans certains secteurs, notamment dans le Brivadois où elle est absente, fief tenu, il est vrai, depuis longtemps, par la FDSEA et la JA, dont plusieurs représentants ont été et sont encore dans les responsabilités.