Bientôt en visite en Suisse, la compagnie de danse Shen Yun est accusée de travail forcé

Publié le 3 janvier 2025 à 06h32. / Modifié le 3 janvier 2025 à 07h36.

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Pour l’actrice Cate Blanchett, c’est « absolument exquis ». Pour le producteur à succès Stewart F. Lane, « passionnant et vraiment inspirant ! » Pour l’ancien ministre tchèque Daniel Herman, il s’agit carrément d’un « cadeau du ciel ». Et alors ? Le spectacle Shen Yun. Ces éloges sont tous adressés à la compagnie de musique et de danse chinoise, qui les relaie sur son site internet. Chaque année, cette dernière a lieu dans quelque 150 villes à travers le Monde. En février, ce sera au tour de Bâle et de Lausanne. Dans son sillage, à Paris comme au Mexique, déferlement d’affiches et de flyers mettant en scène, sous des ciels immaculés, de jeunes danseurs aux costumes colorés et toujours le même slogan : « La Chine avant le communisme ».

Créé en 2006, Shen Yun Performing Arts est dirigé par le mouvement religieux Falun Gong, grand ennemi du Parti communiste chinois qui l’a interdit en 1999 et l’a sévèrement réprimé depuis. Sa doctrine, fondée par Li Hongzhi, est une variante moderne du qi gong, forme de discipline ancestrale mêlant exercices de gymnastique et méditation. Pour le Monde diplomatique, qui a enquêté sur ce mouvement en 2024, « Li Hongzhi se considérait comme le prophète de la fin des temps ». Selon ses enseignements, les nouvelles technologies sont le fruit des extraterrestres et des maladies celui du karma accumulé par les mauvaises actions commises dans le passé. La médecine moderne serait dangereuse et l’homosexualité une abomination. Le mouvement, à l’idéologie réactionnaire, est également proche de certains milieux d’extrême droite, notamment aux Etats-Unis et en France.

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