“Parce qu’elle a mal fait les burgers”, il la frappe avec une tringle à rideau en Seine-Maritime

“Parce qu’elle a mal fait les burgers”, il la frappe avec une tringle à rideau en Seine-Maritime
“Parce qu’elle a mal fait les burgers”, il la frappe avec une tringle à rideau en Seine-Maritime

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Editorial Neufchâtel-en-Bray

Publié le

2 janvier 2025 à 17h43

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Fin novembre, une jeune femme encouragée par son père se présente à Bois-Guillaume police station pour obtenir des informations sur la violence envers les femmes.

Le policier qui la reçoit comprend vite que la jeune femme a elle-même été victime de violences et relaie l’information à la hiérarchie qui alerte à son tour le parquet. Il confie l’enquête à la brigade de Neufchâtel-en-Bray (Seine-Maritime) qui interpelle le conjoint. L’homme d’une quarantaine d’années a comparu devant le tribunal quelques jours plus tard.

“Il y a quelque chose qui ne va pas chez moi.”

A la barre du tribunal de Dieppe, l’homme fait profil bas : il explique ce qu’il a déjà dit aux enquêteurs. La dispute aurait démarré à propos de burgers mal préparés par la jeune femme. « Je n’ai pas forcément de souvenirs précis mais j’ai frappé ma compagne, la mère de ma fille. J’ai pris une tringle à rideau pour ne pas avoir à utiliser mes mains. Et il précise :

J’ai 17 ans de boxe derrière moi. Si j’avais frappé avec mes mains, vous pouvez imaginer les dégâts que j’aurais causés.

Le juge lui présente des photos de la jeune femme qui montrent que le ou les coups tringle à rideau étaient assez violents pour laisser un hématome impressionnant.

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L’homme confie qu’il a un problème :

Je n’arrive pas à gérer le stress, l’anxiété. Il y a quelque chose qui ne va pas chez moi.

Une famille idéalisée

Le jeune homme et la jeune femme analysent la situation sereinement : « Nous sommes restés ensemble à cause du petit. On s’aime mais il n’y a plus d’amour, il y a des choses qui ne correspondent plus entre nous”, déclare la victime.

Et de poursuivre : « Nous sommes tous les deux issus de parents divorcés, nous avions idéalisé une famille que nous souhaitions construire envers et contre tout. C’était une erreur.

Concernant les événements du 24 novembre, la jeune femme explique avoir surtout ressenti de la peur :

Cela a enlevé la douleur, je ne la ressentais pas. J’étais recroquevillé sur moi-même.

Prison ferme pour les accusés

Le représentant du Ministère Public a des doutes sur cette présentation de l’histoire : « C’est désagréable d’entendre Monsieur minimiser. Il doit comprendre que nous devons mettre fin à ce cycle de tensions et de violences. Ils doivent également être conscients des conséquences sur leur enfant. Les enfants, même très jeunes, ressentent lorsque leur mère est battue.»

Cela nécessite 30 mois de prison avec suspension probatoire renforcée, assortie d’une obligation de soins, pour suivre les modules d’un centre dédié aux auteurs de violences familiales. Elle demande également qu’il soit interdit à l’accusé de contacter le victime et viens chez lui.

Me Ruiz souligne à quel point son client a honte de ce qu’il a fait mais elle estime que la prison n’est pas la réponse appropriée :

Mon client a un problème psychologique majeur, il a surtout besoin de soins.

Le tribunal décidera cependant de renvoyer l’accusé derrière les barreaux en prononçant une peine de 24 mois de prison, dont 16 assortis d’un sursis probatoire, reprenant les demandes du parquet.

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