Les immatriculations ont baissé de 3,2% en 2024, a annoncé la Plateforme automobile ce mercredi 1er janvier. Les ventes de véhicules électriques ont également baissé de 2,2%. De quoi craindre de rater les objectifs européens sur les émissions de CO2.
Le ciel maussade sur la région ne s’éclaircit pas. Les ventes de voitures neuves sont restées à un niveau très bas en France en 2024, avec 1.718.416 véhicules particuliers immatriculés, selon les chiffres publiés ce mercredi 1er janvier par la Plateforme automobile (PFA), tandis que les ventes de véhicules électriques ont marqué le pas.
La situation politique, déstabilisée par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, a fortement contribué au ralentissement du marché, après un début d’année marqué par une hausse des ventes. Malgré un dernier rebond en décembre, les immatriculations de voitures neuves ont chuté de 3,2 % en 2024. C’est même 22 % de moins par rapport à 2019, dernière année avant la pandémie de Covid-19.
Déclin de l’électrique
Les ventes de véhicules électriques, qui connaissaient auparavant une hausse phénoménale, ont cette fois diminué. Ils avaient bondi de 47% en 2023 par rapport à l’année précédente. En 2024, ils ont baissé de 2,2 %, malgré la mise en place du leasing électrique social.
La part des voitures électriques dans les ventes est restée stable, avec 16,9% du marché, soit « un énorme problème […] car pour atteindre les objectifs 2025, il faudra vendre beaucoup plus de véhicules électriques »a expliqué Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme automobile, qui représente les constructeurs et grands équipementiers du secteur. Selon lui, si les constructeurs veulent s’adapter aux normes européennes sur les émissions de CO2, dites CAFE, la part des ventes de véhicules électriques devra atteindre 22 % en 2025, contre à peine 17 % aujourd’hui. “Le saut est très important”il a prévenu.
Il est peu probable que les ventes de voitures électriques se redressent à court terme. « Les premiers acheteurs se sont équipés et les autres sont plus sceptiques »selon Olivier Varlez, président du groupe des concessionnaires Peugeot. Les acheteurs pourraient également être freinés par la réduction des primes à l’achat (de 4 000 à 2 000 euros pour les ménages ayant un revenu fiscal de référence supérieur à 26 200 euros par logement), décidée par le gouvernement Barnier dans un contexte de rigueur budgétaire.
Les ventes de véhicules hybrides ont en revanche bien résisté et représentent 42,8% du total. « L’hybride fonctionne très bien. Pour la première fois en décembre, ce moteur représente 51% du marché »a souligné Marc Mortureux.
La dépression du marché des voitures neuves n’est pas propre à la France. Elle a déjà eu de premières conséquences sur les usines, conçues pour des volumes bien plus importants. Les plans sociaux se sont multipliés ces derniers mois, en France et surtout en Allemagne, d’abord chez les équipementiers comme Bosch et Valeo, mais aussi chez les grands constructeurs comme Volkswagen.