La démocratie sénégalaise est ancienne et fertile, elle connaît la diversité et l’alternance, les transformations et les mutations. C’est dans cette constellation politique en perpétuel mouvement que vient de naître un nouveau parti, nourri d’idéaux et de principes fermes, opposé à la fois aux dérives népotiques de certains partis historiques et aux dérives du populisme. Avec des ambitions claires et affichées. Entretien avec son président, Bara NDIAYE, qui est loin d’être un inconnu des journalistes sénégalais, puisqu’il a longtemps dirigé la Maison de la Presse à Dakar !
AFRIK.COM : Qu’apporte votre nouveau parti, FORT, au paysage politique sénégalais ?
SA CHASSE : FORT souhaite apporter de l’authenticité au discours politique dans le paysage politique sénégalais. Dans les progrès que nous souhaitons apporter, nous croyons pouvoir réaliser avant tout un véritable élan démocratique, c’est-à-dire une alternance politique portée par des forces citoyennes épargnées par les populismes et les extrêmes.
Par notre discours et nos actions, nous voulons redonner l’espoir perdu aux citoyens qui ont des aspirations justes et légitimes. Nos concitoyens sont déjà trop éprouvés par la négligence et le renoncement des élites politiques. FORT souhaite réconcilier les Sénégalais avec la politique. Pour ce faire, il faut remplacer les alternances de façade répétées par une véritable victoire citoyenne démocratique. Ce ne sera pas facile, mais grâce à la cohérence du discours et à l’adéquation du discours et de l’action, nous y parviendrons.
Les Sénégalais ont le sentiment que les acteurs se suivent et se ressemblent.
FORT entend être le parti qui reflétera chaque Sénégalais dans son désir de vérité et de sincérité.
AFRIK.COM : quelles mesures préconise le FORT pour redonner plus de vitalité à l’économie sénégalaise ?
SA CHASSE : Notre conviction à FORT est qu’avant de prétendre construire une économie efficace, nous devons mettre en œuvre les réformes audacieuses et nécessaires pour nous protéger définitivement des gangrènes structurelles que sont la mauvaise gestion et la prédation des ressources publiques qui laissent penser que l’on peut tout et n’importe quoi avec fonds publics. Dans notre vision du nouveau Sénégal, l’État doit être moins cher et recentré sur ses missions essentielles. Elle élucide, réprime et prévient les scandales sur fond de pratiques de corruption.
Garantir l’État de droit est un facteur de performance économique. Lorsque l’État traitera les entreprises nationales et étrangères de manière conforme aux lois et réglementations en vigueur, les investissements se multiplieront et les litiges seront gérés dans une logique de soutien à l’initiative privée.
Prendre ensuite des mesures qui renforcent et augmentent les recettes publiques telles que :
– élargir l’assiette fiscale en favorisant le moral fiscal et en mettant fin aux exonérations fiscales et douanières ainsi qu’aux rabais injustifiés accordés aux entreprises qui réalisent de gros bénéfices.
– la fiscalité équitable des entreprises du secteur extractif qui sont très rentables.
– la relance et la modernisation du secteur agricole. La mécanisation de notre agriculture nous donne l’opportunité d’utiliser nos artisans locaux pour produire en masse des motobineuses multifonctionnelles que l’État pourrait subventionner. Ce faisant, nous remplacerons les animaux par des machines. Il faut absolument redynamiser le secteur primaire en mettant l’accent sur la naissance d’une véritable industrie de transformation. La transformation crée de la valeur ajoutée et favorise l’emploi.
– la dématérialisation des procédures administratives et comptables rendra notre administration plus efficace et réduira les pratiques de corruption au strict minimum.
Nous devons intégrer la culture des réformes économiques pour anticiper nos éventuelles faiblesses de demain.
AFRIK.COM : Quelles sont les mesures prioritaires de FORT pour réparer les injustices et inégalités sociales ?
SA CHASSE : Je crois qu’il faut déjà réfléchir à la création d’un Fonds National de Protection Sociale Universelle (FNPSU). Cet instrument permettrait de financer, à travers les secteurs miniers et des hydrocarbures et à travers la surtaxe alcool et tabac, les infrastructures de santé, la couverture santé pour les plus vulnérables qui n’en disposent pas et de moderniser les programmes de filets sociaux comme la bourse familiale entre autres. Ce mécanisme, aux côtés d’autres initiatives, rapprochera le Sénégal de ceux qui ne manquent de rien et le Sénégal de ceux qui manquent de tout. La solidarité nationale est un pilier essentiel de notre vivre ensemble. Aucune société ne se développe en laissant derrière elle ses fils dont la résilience a longtemps été perturbée par les circonstances économiques.
Il faut éliminer l’image du Dakarois qui a accès à des structures de santé décentes, par opposition au rural, qui attend d’avoir de quoi payer le titre de transport pour rejoindre la capitale, dans l’espoir d’avoir accès à une structure de santé avec un établissement médical acceptable.
L’équité sociale et territoriale signifie que ces disparités sont corrigées pour un Sénégal pour tous et un Sénégal pour tous.
AFRIK.COM : Quelles sont les échéances électorales vers lesquelles le parti se mobilise ?
SA CHASSE : Notre parti va, à partir de ce mois de janvier, travailler à s’implanter sur tout le territoire national. Il existe un certain enthousiasme chez de nombreux compatriotes qui rêvent d’une véritable alternative citoyenne. Notre ambition est d’avoir le plus de listes possible pour les prochaines élections municipales. Nous n’avons pas créé un parti pour assister à des événements électoraux sans jouer un rôle de premier plan. La conquête du pouvoir local constitue une étape importante dans l’évolution du FORT.