« 2025 est là. L’année 2024 restera comme l’année la plus instable politiquement depuis la Seconde Guerre mondiale et paradoxalement celle où la démocratie s’est le plus exprimée dans son essence, à travers le choix, par les Français, d’une assemblée plurielle, composée d’idéologies fortes, opposées dans leur essence. leur concept qui a déjà fait tomber un premier gouvernement. Ce choix était celui du peuple français et, à ce titre, il reste inaliénable. C’est le choix de la conciliation, de la réconciliation, de la cohésion et de la confrontation.
C’est le choix d’une assemblée reflétant le quotidien de chaque citoyen, de sa vie intime à sa vie professionnelle : la nécessité, chaque jour, de négocier, d’échanger, de se confronter pour arriver à un résultat. . Et pourtant, ce choix pose question.
Par ce vote, les Français ont exprimé leur volonté de mettre fin au bipartisme qui, depuis plusieurs années, corrompt le débat public et fait du populisme la référence.
Les Français exigeaient, parce que c’est le sens de la représentation nationale, que l’on refasse une nation, au sein d’une même unité, en proposant un avenir commun à tous, quelles que soient leurs opinions, leurs positions.
Ce choix a été fait parce que les citoyens savent qu’une nation ne survit pas à la division. Mais la seule réponse à ce choix, plus démocratique que jamais, est l’échec. L’échec de sept années d’une politique inclusive.
L’échec des choix budgétaires dont l’opposition n’a cessé de dénoncer le manque de sincérité, de soutenir, et en cela l’ancien ministre de l’Économie a raison, par une assemblée qui – portée par sa prétention d’amateurisme, sa volonté de fragmentation – a confondu l’Assemblée nationale avec un fan club, érigeant son leader macroniste en héros du peuple, dont toute critique se heurtait désormais à la vindicte du bon sens.
Un ostracisme qui, sur le plan international, a conduit la France à perdre plus d’influence en sept ans qu’au cours des deux derniers siècles. Ce choix interroge donc la capacité de certains élus de l’Assemblée nationale à répondre à la volonté populaire et au concept même de démocratie parlementaire qui se montrent incapables, préoccupés par leur avenir, leur carrière ou leurs intérêts personnels, de répondre à cette demande. . d’unité exprimée lors des urnes en juin dernier.
Et chaque jour qui passe affecte un peu plus profondément la confiance des citoyens que nous avons dans la politique.
Ainsi, l’opposant politique que je suis pourrait se réjouir de l’échec de mes concurrents. Mais en dehors du jeu, l’échec des uns ne signifie pas la victoire des autres et dans le contexte actuel, toute défaite est celle d’un avenir commun. C’est d’abord celui de notre pays, de sa grandeur, de sa culture de démocratie et de respect d’autrui.
C’est la défaite de l’avenir de notre jeunesse, oubliée depuis quatre ans qui constitue pourtant le socle de la France de demain. C’est celui d’un système défaillant qui demande aujourd’hui aux dirigeants d’hier de résoudre les problèmes qu’ils ont eux-mêmes provoqués. C’est la défaite de la réalité. D’un système qui, dans le monde de l’entreprise, dans le cercle familial, n’exige aucun débat pour voir sa nocivité.
Donc 2025 est là. Avec son lot de défis à relever. La crise budgétaire, résultat de choix politiques alimentés par la peur. La crise économique, alimentée par l’instabilité politique qui met à mal la croissance de notre pays. La crise de confiance qui alimente ce que j’avais dénoncé il y a quatre ans comme « une guerre civile froide ». La crise politique enfin qui expose à la face du monde la distorsion d’une opération dont les Français ne veulent plus et à laquelle nous, élus de la nation, devons répondre, dans le respect de nos idéaux et de nos engagements. .
Je veux donc croire que 2025 sera une année de réconciliation. Cette année, cela s’avère vital pour la survie de notre nation. Cette réconciliation ne peut passer que par l’écoute, la compréhension, le compromis dans une représentation nationale plurielle mais plus que jamais à l’image du choix démocratique. Les représentants que nous avons élus doivent se montrer dignes du choix démocratique. A ce titre, ils ont le devoir d’offrir un avenir commun à notre pays.
L’avenir de la France n’est pas une option parallèle aux carrières individuelles.
Cette réconciliation doit également se refléter dans la politique internationale. La guerre ne peut constituer une menace ad vitam pour l’avenir de nos pays, des peuples du monde entier et de nos démocraties occidentales.
En Syrie, nous devons respecter le courage du peuple souverain, rompre, après des années d’accommodement avec Bachar El-Assad, avec la certitude que notre modèle est le seul valable aux yeux de l’humanité, accepter que nos idéaux politiques ne soient pas ceux des autres peuples. Notre rôle aujourd’hui est de se concentrer sur le respect sans réserve des Droits de l’Homme, la lutte contre la ségrégation sexuelle en Afghanistan, le respect de l’intégrité des personnes et des volontés populaires. Au sein de l’hémicycle comme sur le terrain international, la paix n’est pas indispensable. Il est en construction.
Alors construisons-le puisque telle est la volonté du peuple ! »