l’essentiel
Depuis 2018, il est responsable des archives départementales du Gers. Auscitain d’adoption, Pascal Geneste a déjà cumulé une série d’expériences professionnelles remarquables, notamment lorsqu’il a été archiviste officiel pendant le septennat de Valérie Giscard d’Estaing. Rencontre.
Ils sont le rempart qui préserve la mémoire du Gers. C’est lui qui leur promet la longévité. Originaire des Agences, Pascal Geneste a gravi les échelons du service des archives départementales. Mais avant d’évoluer dans la sphère parisienne, dotée des archives les plus sensibles de France, l’érudit a dû faire preuve de travail et de patience. Aujourd’hui directeur des Archives départementales du Gers, il assure que le territoire garde pour lui « le parfum de l’enfance ».
Pascal Geneste a passé les 17 premières années de sa vie à Agen, la capitale du Lot-et-Garonne. « Mes parents y étaient professeurs », explique l’archiviste. Au lycée, il utilise les bancs du Centre de documentation et d’information (CDI), développant, encore et encore, sa culture générale et ses connaissances en Histoire. Des heures d’études qui lui valent rapidement la reconnaissance espérée, puisque Pascal Geneste est admis à l’école préparatoire de la très sélective Grande École nationale des chartes, au lycée Henri-IV de Paris.
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L’institution vieille de 200 ans dispense des formations aux métiers de la conservation du patrimoine, notamment comme archiviste paléographique. « On apprend un certain nombre de sciences auxiliaires de l’Histoire : la paléographie, mais aussi l’Histoire de l’art, du droit, des institutions du Moyen Âge, de l’époque moderne à nos jours », ajoute ce Gersois d’adoption.
Mais le diplôme d’archiviste paléographe n’étant pas professionnel, Pascal Geneste poursuit son chemin et parvient à entrer à l’Institut national du patrimoine. « Je suis reparti avec le diplôme de conservateur du patrimoine, et les premiers postes étaient donc à Paris. »
Premières responsabilités
Tout d’abord, Pascal Geneste a foulé le sol du château de Vincennes en 1998, où il a débuté sa carrière dans l’enceinte des archives du ministère des Armées et des Anciens Combattants. Là, il est responsable de ceux de la marine, « à l’époque, il y avait un service pour chaque arme ».
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Trois ans plus tard, l’archiviste paléographe postule au poste des Archives nationales. “J’étais en charge des archives des présidents de la Ve République et des hommes politiques de la période contemporaine.” Pendant dix ans, il a assumé la responsabilité de fonds sensibles, par nature. “Je me souviens de missions très intéressantes, notamment la principale : celle d’inventorier les archives de la présidence de Giscard d’Estaing.”
« Le président Giscard d’Estaing m’a chargé de veiller sur ses archives familiales et personnelles, ce qui m’a permis de nouer des amitiés avec lui jusqu’à sa mort en 2020 », raconte l’archiviste. Des liens qui lui ont permis, en 2007, de publier un état des lieux de la présidence de Giscard d’Estaing et de le présenter, aux côtés de l’ancien chef de l’Etat, au ministère de la Culture.
Arrivée dans le Gers
En 2011, l’archiviste revient en province, pour « raisons personnelles », et passe sept ans comme directeur adjoint et directeur par intérim des archives départementales de Gironde. En 2018 donc, le poste gersois est déclaré vacant, Pascal Geneste n’hésite pas et postule. « Ce qui m’a amené, au bout de quelques mois, à définir trois axes bien précis pour ces archives », déclare le directeur.
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L’objectif de l’Agenais originel est, aujourd’hui, de « remettre le public au cœur des politiques des Archives départementales », d’enrichir et de diversifier le fonds d’archives, et enfin de se concentrer sur « la préservation, la conservation, la restauration ». du patrimoine, à la fois écrit, traditionnel, mais aussi numérique.
« Le directeur des Archives départementales doit surveiller en permanence le personnel des archives, et les archives elles-mêmes », explique Pascal Geneste. Pour lui, rien n’égale le Gers. « J’apprécie particulièrement la beauté des paysages du département que je parcours toute l’année, dans les moindres recoins. »
Avec encore quelques années de vie professionnelle devant lui, Pascal Geneste estime n’en avoir pas fini avec le Gers. « Je n’ai pas entièrement abordé la question du Gers, donc je suis très à l’aise ici. Il faut encore un peu de temps pour connaître les fonds dont nous avons la charge, leur richesse.»