Par
Fabien Ce
Publié le
30 décembre 2024 à 17h16
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Le train fantôme n’est pas seulement présent dans les champs de foire. C’est également dans les Yvelines, et plus précisément dans le Gares mantoisesde Mantes-la-Jolie aux Mureaux en passant par Aubergenville et Épône-Mézières, très attendue. Des milliers d’habitants attendent depuis des années l’arrivée du RER E (nom de code Eole) dans la région.
Ces usagers ont reçu un nouveau coup dans la tête, fin novembre 2024, lorsqu’ils ont appris que les six trains par heure qu’on leur promet depuis des années n’arriveront pas avant 2029. Au mieux devrions-nous dire, car les retards s’accumulent et les raisons ne sont jamais les mêmes. Pour rappel, en 2015, learrivée d’Éole à Mantes-la-Jolie était prévu pour 2022.
Les utilisateurs entre espoirs déçus et fatalisme
La rédaction de 78 actu est récemment allée interviewer utilisateurs de la ligne J jusqu’à la station Épône-Mézières. Oscillant entre espoirs déçus et fatalisme, chacun a compris qu’il lui faudrait encore une fois faire preuve de patience.
« Depuis que nous avons entendu parler du projet, on se dit que cela n’arrivera jamais », résume Lilian, 42 ans. Nous l’attendons, car il s’en va rendre la vie plus facile les gens qui travaillent à Paris. Cela devient désespéré. Avec tout l’argent qui a été investi, j’espère que le projet aboutira. »
« De force, les gens sont blaséstémoigne, elle, habitante d’Épône. Quand ils ont rendez-vous à Paris pour un travail et qu’ils arrivent en retard, ça donne tout de suite une mauvaise image. Ils se débrouillent avec ce qu’ils ont. »
Emmanuella, 35 ans, confie, de son côté, avoir déménagé à Épône avec sa famille il y a quelques mois pour bénéficier du RER. « On s’est dit que ça réduirait le temps de trajet pour aller travailler. Même si la ligne J ne fonctionne pas trop mal, je suis déçu. »
“Pour l’instant, j’ai eu les nuisances du RER sans les avantages”
Habitant Mézières-sur-Seine, Louan finit par « croire que ça n’arrivera jamais ». « Au début, on nous parlait de 2025, puis de 2026. Aujourd’hui, nous sommes en 2029 ! » déplore le jeune homme de 18 ans. je l’attends avec impatienceparce que je travaille à Paris. S’y rendre avec le train actuel est toujours possible, mais le trajet prend 45 ou 50 minutes. »
« Le RER m’aiderait beaucoup. Je travaille souvent le week-end et, ces derniers mois, des trains ont souvent été annulés en raison de travaux. Pour l’instant, j’ai eu les nuisances du RER sans les avantages. »
« Les habitants commencent à n’y croire plus »
Ivica Jovic, maire d’Épône depuis août 2023, regrette comme tout le monde ce nouveau revers. « Nous souffrons ! Prendre du retard à cause des logiciels est frustrant. Que nous devions encore reporter l’arrivée d’Éole m’attriste évidemment ! »
Installé dans la région depuis de nombreuses années, l’élu entend parler de l’arrivée du RER depuis son adolescence. « Cela fait presque quarante ans ! Je sais qu’il y a des habitants qui commencent à n’y croire plus. »
Le nouveau retard dans l’extension d’Eole vers l’ouest aura-t-il des conséquences pour la commune ? « Le RER est un vecteur de développement économique », assure l’édile. Les agents immobiliers soulignent ce point. C’est l’un de leurs premiers arguments ! Peut-être que cela bloquera de nouveaux acheteurs. »
« Une double peine »
Le ressenti est globalement le même pour les habitués de la gare de Mantes-la-Jolie. « Pour les riverains, c’est une double peine », déplore Didier. S’ils habitent à 60 km de Paris, alors que le travail est là, ce n’est pas le cas pas un choix délibéré. Ils sont contraints par le prix des appartements. »
« S’ils pouvaient au moins rentrer chez eux en 30 minutes au lieu de 50 minutes ou une heure… Je suis optimiste de nature, mais les commissions de voyage doivent faire pression sur eux. »
“J’ai hâte qu’il soit là”
Croisé sur le quai, Nicolas habite Vernon (Eure) et part travailler à Vélizy. Un véritable parcours du combattant. « Avec le RER, ça ira deux fois plus vite À mon avis. J’avais hâte qu’il soit là, mais je savais que le travail n’allait pas être terminé du jour au lendemain. »
Pour Éliane et Rosange, toutes deux âgées de 19 ans, c’est une énième déception. ” Là date de mise en service est rejeté à chaque fois. C’est simple, quand il arrivera, nous n’habiterons certainement plus ici. »
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