Dans les coulisses de l’Hôtel de Ville d’Anvers, où se trouve la « collection personnelle de Bart De Wever »

Dans les coulisses de l’Hôtel de Ville d’Anvers, où se trouve la « collection personnelle de Bart De Wever »
Dans les coulisses de l’Hôtel de Ville d’Anvers, où se trouve la « collection personnelle de Bart De Wever »

Avant le grand jour, Johan Vermant, porte-parole anversois de Bart De Wever, nous avait prévenus : «Bart aurait aimé se charger lui-même de la visite mais malheureusement les événements l’en empêchent pour le moment. Notre guide nous a immédiatement rassuré : “Je sais ce que Bart aurait voulu te dire.”

Fidèle lieutenant de Bart De Wever depuis dix ans, Johan Vermant a de nombreux points communs avec son patron, historien comme lui. Il est un peu son double. A tel point que Bart De Wever lui confie une mission majeure : écrire L’histoire d’Anvers, une somme historique qui évoque la grande et la petite histoire d’Anvers et de ses habitants – le « Sinjoren« . Ce livre de 600 pages, avec sa couverture cartonnée, est une réussite éditoriale. Publié il y a un an et demi, il s’est vendu à plus de 19 000 exemplaires. Le bourgmestre démontre sa passion pour sa ville et souligne à quel point il tient au poste qu’il occupe depuis… 2013. Johan Vermant explique ce que Bart De Wever pense de ses responsabilités à Anvers : «Ce mandat que l’électeur m’a confié me tient à cœur : pour moi, c’est comme un voyage, une relation de proximité aussi, ça te prend aux tripes… »

Johant Vermant a pris son temps pour nous faire découvrir les coulisses de la mairie. Il nous a montré la belle salle du conseil municipal où se réunissent les 55 élus une fois par mois le lundi soir et où sont validées les décisions qui touchent les environ 555 000 habitants de la Métropole. Il nous a également montré les bureaux des membres du collège qui gèrent un budget annuel d’environ 2 milliards d’euros et dirigent une administration de 8 000 fonctionnaires.

Du « Clean Verdiep » au « Verlicht Verdiep »

« La mairie est une journée portes ouvertes »insiste Johan Vermant. Le rez-de-chaussée est accessible au public et le Sol propre (le Bel Étage) peut être visité sur demande, en français si nécessaire. Situé au premier étage, ce célèbre Sol propre abrite entre autres la mairie, que Bart De Wever occupe pour un troisième mandat consécutif, ainsi que celles des échevins et de la salle du conseil communal.

A l’étage supérieur, on accède au Plancher éclairé (Etage des Lumières), construit entre 2017 et 2022. C’est un espace ouvert, rendu très lumineux grâce à ses immenses verrières laissant entrer la lumière du jour. ‘Plancher Lumineux T comprend une cantine, une bibliothèque, des bureaux, des espaces d’accueil. Si le Sol propre témoigne du siècle d’or d’Anvers, son homologue ‘T Verlicht Verdiep est une réalisation contemporaine. Comme pour rappeler qu’Anvers a un œil fixé sur le passé et un autre sur l’horizon.

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Dimanche noir

Pour Bart De Wever, Anvers est le résultat de décisions et d’événements du passé. “Pour imaginer l’avenir, il est essentiel de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur.écrit-il dans sa préface en précisant que «L’histoire ne se répète pas, mais l’homme se répète constamment. Ainsi, pour comprendre ses actions actuelles et futures, il est utile de se replonger dans le passé.

Si Anvers a toujours été un laboratoire d’idées politiques, économiques et artistiques, son hôtel de ville a souvent été le lieu où celles-ci mûrissaient. Ainsi, à la fin des années 1970, des écologistes y fondèrent Agalev, rebaptisé depuis Groen. L’extrême gauche (PVDA-PTB) émerge également autour d’Anvers en 1979. Le parti est issu du mouvement Amada et des centres médicaux « Médecine pour le peuple » d’Hoboken et de Borgerhout, avec ses 25 000 membres. , c’est aujourd’hui le deuxième parti après la N-VA à Anvers.

Et puis il y a eu, le dimanche 24 novembre 1991, le « Zwarte Zondag » qui a vu un petit parti flamand, le Vlaams Blok, ancêtre de l’actuel Vlaams Belang – rebaptisé ainsi en 2004 suite à une condamnation judiciaire pour racisme – obtenir 12 sièges au Parlement. Cette montée de l’extrême droite est devenue «la honte de mon implication en politique”déclarait en 2020 le maire honoraire, le socialiste Bob Cools. Car c’est à Anvers que le Vlaams Blok a fait sa percée, avec son fondateur Karel Dillen, aujourd’hui décédé, l’actuel député européen Gerolf Annemans et l’eurodéputé flamand Filip Dewinter – ces deux derniers cités sont encore aujourd’hui membres du Vlaams Blok. Conseil municipal d’Anvers.

Le discours de Napoléon

Ce jeudi de décembre, des dizaines de femmes voilées, entièrement vêtues de noir, se sont rassemblées pour assister à une cérémonie de mariage. La mariée et son époux montent le grand escalier d’honneur qui mène au Sol propre. Le photographe les attend. L’hôtel de ville ressemble alors à une ruche : le va-et-vient des invités endimanchés ajoute à l’ambiance festive. Les touristes à proximité regardent le défilé du mariage avec une curiosité ravie.

Bart De Wever dans son bureau à l’Hôtel de Ville d’Anvers. ©DR

Un nombre impressionnant de personnalités ont déjà été reçues à l’Hôtel de Ville d’Anvers. L’empereur éthiopien Haile Selassie, l’empereur japonais Hiro Hito et le président roumain Ceausescu, entre autres. Napoléon prononça cette phrase prophétique : «Vous deviendrez une ville commerçante de premier rang“Il considérait cependant que la ville avait besoin d’une métamorphose lui permettant de décoller commercialement.”J’ai exploré votre ville, je n’ai trouvé que des décombres et des ruines. Cela ne ressemble guère à une ville européenne, et j’ai cru me retrouver ce matin dans une ville africaine. Tout y est à faire, port, quai, bassin d’échouage… »» argumenta-t-il sans prendre de gants.

Le point culminant de la visite est la mairie, où travaille l’homme politique belge le plus influent de ces 15 dernières années. La salle est vaste, magnifique. Le papier peint en cuir doré date des années 1950. Des portraits de bourgmestres anversois ornent les cimaises de ce lieu chargé d’histoire. On reconnaît notamment Nicolas Rockox, mécène et ami de Rubens, Gérard Le Grelle, ancêtre du conseiller municipal Daniel Le Grelle qui présida le conseil d’arrondissement de Berendrecht, le catholique Frans Van Cauwelaert, la socialiste Camille Huysmans.

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Les « Jeux » de Bart De Wever

Près de la fenêtre se trouve sur son socle l’aigle royal avec l’inscription SPQA que portait l’un des fils de Bart De Wever le soir des dernières élections municipales. Dans un coin, le drapeau de la police anversoise rappelle que le bourgmestre est le chef administratif. Au centre de la pièce, devant la grande cheminée, la table de travail du maire. “Le bois de ce bureau provient de l’Arbre de la Liberté qui se dressait là où se trouve aujourd’hui la fontaine Brabo sur la Grand-Place. Son feuillage touffu masquait la vue sur la façade de la mairie. L’arbre a été abattu vers 1880″, explique Johan Vermant.

“C’est la collection personnelle de Bart”, rigole Johan Vermant. Sur le bureau, toutes sortes d’objets et bibelots sont exposés. C’est son musée. “Ce sont les « gadgets » (« gadgets », NDLR) du mairesourit notre guide. Il y a une copie de son livre L’histoire d’Anvers à côté d’une œuvre sur les origines de Rome qui trône à côté d’une boîte en métal affichant la phrase latine « Ad astra per aspera» (« Par des chemins ardu vers les étoiles“).

De Wever adore les citations latines, il en connaît des dizaines par cœur. Plusieurs objets sculptés évoquent l’Antiquité. Une épée, un casque de centurion romain, une biographie de l’empereur Auguste par Adrian Goldsworthy et, au centre de la table à côté de son ordinateur, une copie du Manifeste flamand le Rémi Vermeiren.

 
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