La période est paradoxale : d’un côté, ce sont les vacances, entre Noël et le Nouvel An, et il faut donc être joyeux ; de l’autre, on nous sert un nouveau gouvernement fait de vieux restes gardés un peu trop longtemps au frigo et agrémentés d’un gros tas de dettes, qui peut raisonnablement nous rendre morose…
C’est comme une madeleine de Proust, une petite séquence nostalgique : je passais mon baccalauréat lorsque M. Bayrou était ministre de l’Éducation nationale. Cependant, ce n’est pas toujours dans de vieilles marmites qu’on fait la meilleure soupe, surtout lorsqu’elles ont été mal lavées et qu’on aimerait changer de recette. C’était quand même un joli petit cadeau glissé sous le sapin, ces 35 Pokémon transformateurs aux multiples évolutions, capables de combler successivement tous les postes de la grande équipe nationale. Nous ne pouvons gagner que si nous investissons autant d’argent public dans 35 joueurs à 10 647 euros par mois, avantages matériels exclus. Attal n’avait qu’une équipe de 29 joueurs, Borne de 23, Édouard Philippe de 19, Valls de 18, Fillon de 15… Plus la France descend dans le classement, plus l’équipe s’agrandit autour du capitaine. Après, mon âme d’enfant se réjouit : « Ministre de la Forêt et de la Mer », cela nous projette dans un épisode de Winx, un anime que mes filles adoraient et dont les héroïnes étaient Leïla, « la fée des Fluides et de la Mer », et Flora, « fée de la Nature et des Fleurs »…
Mais concentrons-nous sur l’Éducation nationale. Je viens de voir une petite vidéo qui m’a amusé et j’ai décidé de la partager avec vous pour alléger un peu cette fin d’année en naufrage.
Wonderwomath, une jeune femme qui vulgarise les mathématiques sur les réseaux, cherchait un modèle mathématique pour prédire le temps de survie d’Élisabeth Borne dans l’Éducation nationale.
Elle a relevé la durée des mandats des ministres de l’Éducation nationale sous la présidence d’Emmanuel Macron. 1 829 jours pour Blanquer, 426 jours pour Ndiaye, 173 jours pour Attal, 28 jours pour Oudéa-Castéra, 159 jours pour Belloubet, 93 jours pour Genetet. On voit donc clairement une tendance à la baisse », mais pour Oudéa-Castéra, on a une valeur qui ne correspond pas à cette tendance : en mathématiques, on appelle ça une valeur aberrante », et elle choisit de le supprimer. Il représente graphiquement cette séquence, et le dernier point a les coordonnées (4,93) : on aurait pu prédire l’arrivée de Mme Borne à l’Éducation…
Elle recherche ensuite un modèle mathématique précis permettant d’établir, à partir des données, une courbe de tendance, à l’aide d’un tableur Excel™. Il élimine les modèles peu concluants : ni la courbe de tendance exponentielle, ni la linéaire, ni la polynomiale, ni la logarithmique. Mais le modèle « power » lui semble intéressant et elle le choisit. Le coefficient de détermination est très proche de 1, c’est donc « vraiment un modèle très satisfaisant ». Elle demande ensuite au tableur d’afficher l’équation de la courbe, puis elle répond ” utiliser ce modèle pour prédire la durée du prochain mandat, représenté par le point F, celui de Mme Borne. Et le modèle mathématique prédit cette durée : environ 63,3 jours. Si on enlève 2 semaines de vacances scolaires, incroyable : 49,3 jours ! » Si les mathématiques le disent !
Bonne année 2025 à tous !
Imprimez, enregistrez cet article au format PDF