Après cinq baisses du taux directeur, le marché immobilier du pays retrouve sa vigueur. Depuis le début de l’automne, les ventes de maisons ont bondi de près de 10 %, selon les chiffres de l’Association canadienne de l’immeuble (ACI).
Octobre et novembre ont marqué le début de la reprise tant attendue des ventes résidentielles
note dans un récent communiqué le président de laACIJames Mabey. Avec plus de 44 000 propriétés changées de mains le mois dernier, l’activité immobilière a retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie.
Début du widget. Ignorer le widget ?Fin du widget. Revenir au début du widget ?
Avec ce regain d’intérêt des acheteurs, les prix ont également recommencé à augmenter. En novembre, le prix moyen des propriétés vendues au pays s’est établi à 694 411 $, soit une augmentation de 7,4 % par rapport au même mois de l’année dernière.
L’indice des prix immobiliers utilisé par leACI a augmenté de 0,6% le mois dernier, mais il reste en baisse de 1,2% au cours des 12 derniers mois.
Début du widget. Ignorer le widget ?Fin du widget. Revenir au début du widget ?
Selon leACIl’Indice des prix des maisons MLS est l’outil le plus précis pour évaluer les tendances des prix sur le marché immobilier. Cet indice suit l’évolution du prix d’un bien immobilier typique
plutôt que de suivre le prix moyen de toutes les propriétés vendues au cours d’un mois donné.
Plusieurs observateurs s’attendaient cependant à une reprise plus tôt dans l’année. Il y a un an, on pensait que c’était un peu plus instantané, vers le printemps ou l’été, que l’activité de revente dans le pays allait reprendre.
» déclare Robert Hogue, économiste en chef adjoint à RBC.
Cela a pris un peu de temps. Cela s’est produit davantage à l’automne.
Il semble que les acheteurs attendaient des baisses [de taux d’intérêt] sont encore assez importants avant de se lancer sur le marché
ajoute-t-il.
Depuis le début du mois de juin, la Banque du Canada a procédé à cinq baisses consécutives de son taux directeur, le faisant passer de 5 % à 3,25 %.
Pour le titulaire d’un prêt hypothécaire à taux variable d’une valeur de 500 000 $ amorti sur 25 ans, les récentes décisions de la banque centrale ont réduit ses mensualités d’environ 500 $.
Début du widget. Ignorer le widget ?Fin du widget. Revenir au début du widget ?
La plupart des observateurs s’attendent à ce que les taux d’intérêt continuent de baisser l’année prochaine, même si l’assouplissement de la politique monétaire sera probablement plus progressif en 2025.
Les récents changements apportés aux règles fédérales en matière de prêts hypothécaires devraient également contribuer à la poursuite du rebond de l’activité immobilière dans les mois à venir, estiment les experts.
Sortir du banc de touche
Pour Élodie Brunel, c’est surtout l’augmentation du plafond des prêts hypothécaires assurés qui l’a convaincue de relancer ses démarches pour acheter un bien immobilier.
Depuis le 15 décembre, il est possible de verser une mise de fonds inférieure à 20 % et de souscrire une assurance hypothécaire à l’achat d’une propriété valant jusqu’à 1,5 million de dollars. Auparavant, le plafond pour ce type d’assurance était fixé à 1 million de dollars. Il n’a pas augmenté depuis 2012.
Qu’est-ce qu’un prêt hypothécaire assuré ?
Lorsque l’acheteur verse une mise de fonds inférieure à 20 % sur une propriété, il est tenu de souscrire une assurance hypothécaire. Cette assurance génère des frais supplémentaires pour l’acquéreur qui dépendent de la valeur du prêt et du montant de l’acompte.
Nous voulons acheter à Toronto. Nous ne voulons pas aller loin en banlieue. […] Nous voulons rester dans le centre-ville et les maisons à moins d’un million de dollars n’existent pas
dit Mme Brunel.
Grâce à ce changement de règle, elle et son mari pourront réduire leur mise de fonds de plusieurs dizaines de milliers de dollars.
Élodie Brunel croit que la baisse des taux d’intérêt et la réforme hypothécaire l’aideront à acheter une maison à Toronto.
Photo : - / Oliver Walters
De plus, ceux qui achètent leur première résidence ou une résidence principale nouvellement construite peuvent désormais opter pour une période d’amortissement de 30 ans. Cette option leur permet de réduire leur mensualité, mais augmente finalement ce qu’ils doivent payer en intérêts.
Chacune de ces mesures ne déclenchera pas nécessairement une activité beaucoup plus importante [dans le marché immobilier]mais je pense que c’est plutôt le cumul de toutes les mesures, y compris la baisse des taux d’intérêt, qui activera la demande
croit M. Hogue.
Un marché compétitif
en 2025
Selon la courtière immobilière Valérie Paquin, récemment élue présidente duACIles acheteurs seront certainement là en 2025. La grande question qui reste est de savoir combien de propriétés seront disponibles sur le marché ?
Si le nombre reste faible parce que certains ne sont pas prêts à mettre [leur propriété] à vendre, cela deviendra un marché qui sera très compétitif
poursuit Mme Paquin.
Ouvrir en mode plein écran
Courtier immobilier Valérie Paquin, récemment élue présidente de l’Association canadienne de l’immeuble.
Photo : - / Frédéric Tremblay
Fin novembre, un peu plus de 160 000 propriétés étaient inscrites sur les systèmes de vente gérés par les conseils et associations immobilières à travers le pays, soit une hausse de près de 9 % par rapport à l’année dernière. Cette offre est toutefois restée inférieure à la moyenne historique de cette période de l’année, qui se situe autour de 178 000 inscriptions, indique leACI.
Robert Hogue de RBC s’attend à ce que la reprise des ventes se poursuive, mais sans surchauffe comme ce fut le cas au plus fort de la pandémie.
Du côté des prix, nous nous attendons à ce que les hausses soient encore progressives : peut-être entre 1 % et 5 % au total. [du pays] et un peu plus dans certains marchés comme l’Alberta et peut-être même le Québec
soutient l’économiste.
Cependant, le pauvre
L’abordabilité des propriétés dans certaines régions forcera, selon lui, certains acheteurs potentiels à demeurer sur le marché locatif.
L’économiste prédit également que plusieurs emprunteurs connaîtront un choc très dur
lors du renouvellement de leur prêt hypothécaire, surtout ceux qui ont acheté leur propriété au début de la pandémie, alors que les prix étaient à leur plafond et que les taux d’intérêt étaient au plus bas.
Cela pourrait même en pousser certains [propriétaires] devoir prendre des décisions qu’ils ne voudraient pas prendre. Mais dans l’ensemble, nous pensons que ce choc restera gérable.
dit-il.
De son côté, Élodie Brunel espère déposer une offre d’achat dans les plus brefs délais. On se dit qu’en janvier, après les vacances, le marché va reprendre et il risque de s’envoler à nouveau
dit-elle.
Une hausse soudaine des prix l’obligerait à abandonner pour le moment son projet d’acheter une maison, puisqu’elle loue une résidence de trois chambres où vit sa famille de cinq personnes.
Nous sommes un peu à l’étroit, admet-elle. Je ne pense pas qu’en achetant nous aurons plus d’espace, mais au moins ce sera chez nous.
Avec les informations de Philippe de Montigny