En Wallonie, le sud des Hautes-Fagnes a vu naître au moins cinq bébés (contre un minimum de quatre en 2023), tandis que la meute de l’Eifel s’est enrichie de sept oursons (au moins six l’an dernier). Dans le nord des Hautes-Fagnes, le loup Maxima – aperçu pour la première fois en décembre 2020 dans le massif – a été tué accidentellement le 27 mars, apparemment lors d’une collision avec un véhicule. Le mâle Akela, âgé d’environ 8 ans et vivant sur le territoire wallon depuis juin 2018, a déjà atteint un âge avancé pour un loup, dont la longévité serait d’environ une dizaine d’années. Ensemble, le couple a donné naissance à trois portées entre 2021 et 2023. L’année dernière, la femelle et le mâle avaient encore une portée d’au moins cinq petits. Une partie de leurs descendants nés en 2021 sont à la base de la création, en 2023, des deux meutes adjacentes, celles du Nord Eifel et du sud des Hautes-Fagnes. Ces trois territoires du pack sont inclus dans une zone de présence permanente unique de 60 000 ha en Wallonie et étendue au-delà de la frontière allemande.
Welkom Wolf ne veut cependant pas céder au fatalisme. “Si tout se passe bien, nous pouvons nous attendre à ce que le Limbourg accueille de nouveaux oursons au printemps 2025”, espère le spécialiste Jan Loos au sein de l’asbl. Cette progéniture potentielle ne tient cependant « qu’à un fil : si un adulte meurt renversé, les chances de naissance de nouveaux oursons diminuent drastiquement », s’inquiète M. Loos.
Pour l’association, des infrastructures sont nécessaires pour permettre aux loups de se déplacer en toute sécurité. « Nous savons où ils se trouvent, quelles routes ils traversent habituellement. Nous plaidons depuis des années pour l’installation d’éco-conduits ou de clôtures aux endroits particulièrement dangereux, sans succès», regrette Jan Loos.
La Convention de Berne approuve la dégradation de la protection du loup
Si Welkom Wolf espère que les autorités flamandes prendront le sujet à bras-le-corps, le ton est mitigé chez la ministre régionale de la Mobilité et des Travaux publics, Annick De Ridder. “En ce qui concerne les chantiers publics, nous nous concentrons actuellement sur les missions premières : garantir l’absence de nids-de-poule sur nos routes, l’entretien des ponts et tunnels et l’arrivée d’un nombre suffisant de nouveaux tramways et bus”, a-t-il indiqué. a réagi le ministre N-VA. “C’est là que sont mes priorités, pas dans la construction d’écoducs supplémentaires ou de clôtures contre les loups.”
Autre cause de mortalité chez les canidés : le braconnage, dénonce l’association. Cette chasse au loup se déroulerait principalement sur des domaines privés. « La Wallonie offre des territoires particulièrement adaptés à ces animaux, mais ils y sont abattus. Il n’y a aucune surveillance dans les domaines privés et les autorités wallonnes se contentent de chercher ailleurs.»
Début décembre, le loup a été déclassé de « strictement protégé » à « protégé » par les 49 États membres de la Convention de Berne. “L’Union européenne justifie ce changement par une augmentation des populations de loups et des attaques contre le bétail, estimées à 65 500 par an”, note Natagora. Pour l’organisation de protection de l’environnement, le loup a cependant peu d’impact sur les troupeaux et cette décision est strictement politique. Le déclassement était réclamé par les éleveurs.
Or, l’animal constitue « un pilier de nos écosystèmes et un indicateur de la santé de notre environnement ». En Wallonie, le Plan Loup combine des mesures de prévention (comme l’installation de clôtures mobiles), de protection (en favorisant la tranquillité dans les tanières) et de sensibilisation aux possibilités d’indemnisation pour les éleveurs.
Une vingtaine de loups vivent actuellement en Belgique : entre 20 et 25 individus répartis en trois meutes parcourent les Hautes-Fagnes et l’Eifel, tandis que la présence de trois spécimens a été confirmée en Flandre.
Welkom Wolf demande à toute personne ayant vu un loup de le contacter.