C’est la surprise du gouvernement Bayrou. Alors que le nom du président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a été souvent évoqué ces dernières heures, c’est finalement Éric Lombard qui a été choisi pour diriger le ministère de l’Économie. Une position stratégique, alors que la France est à la recherche d’un budget ; nomination technique, il dirigea la Caisse des Dépôts et Consignations pendant sept ans ; un coup de poker politique joué par le Premier ministre.
L’homme de gauche, qui a travaillé dans les cabinets ministériels de Louis Le Pensec, Michel Rocard, Pierre Bérégovoy et Michel Sapin, est un proche d’Olivier Faure, patron du Parti socialiste. « En fait, je le connais depuis longtemps. Je peux même vous dire que c’est un ami dans la vie”, a avoué le député PS de Seine-et-Marne, mardi matin, sur BFMTV.
Un vœu pieux ?
En plaçant le sexagénaire à Bercy, François Bayrou peut espérer que le chef des socialistes et les soixante-cinq autres députés du groupe approuveront le budget qu’Éric Lombard présentera à l’Assemblée dans les prochaines semaines. Ou, au minimum, qu’ils ne le censurent pas. Un vœu pieux ? Par tradition, les oppositions ne soutiennent jamais un projet de loi de finances, sous peine d’être accusées d’appartenir à la majorité. Les liens d’amitié peuvent-ils inverser la tendance ?
Olivier Faure ouvre déjà le parapluie pour protéger son ami, craignant que, dans une équipe colorée de droite et de centre droit, Eric Lombard ne parvienne pas à s’imposer. « Aura-t-il les mains libres pour instaurer la justice fiscale et suspendre la réforme des retraites ? J’espère que ça pèse. Un espoir qui signifie probablement “J’en doute” dans la bouche du patron du PS.