Dakar, 21 déc (APS) – Le festival des cultures noires et des diasporas africaines, dont la deuxième édition a débuté vendredi à Dakar, est une commémoration des amitiés entretenues de leur vivant par Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, a rappelé, jeudi, à Dakar, le secrétaire d’État chargé de la Culture, des Industries culturelles et créatives et du Patrimoine historique, Bakary Sarr.
L’événement est organisé par l’Association pour le Développement de Djilor Djidiack, sur le thème « Senghor et Césaire : un pont sur l’Atlantique, un lien entre l’Afrique et la Caraïbe ».
S’adressant aux organisateurs de ce festival prévu sur quatre jours, M. Sarr a estimé que “commémorer cette amitié entre les deux poètes est une manière d’entretenir le lien entre la diaspora et le continent africain, au-delà des deux hommes”.
La première rencontre entre le poète Léopold Senghor (1906-2001), premier président du Sénégal indépendant, et son homologue martiniquais Aimé Césaire (1913-2008), a posé les bases d’un pont transatlantique réconciliant l’Afrique et sa diaspora antillaise, a rappelé M. Sarr.
« Basse pointe et Djilor-Djidiack sont venus se rencontrer, au-delà deux communautés se sont retrouvées. Un pont sur l’Atlantique venait d’être construit reliant l’Afrique et sa diaspora antillaise », a-t-il déclaré en présidant l’ouverture de l’événement.
La première discussion entre les deux hommes fut brève, mais, dit-il, « l’essentiel était fait, une amitié s’établissait. Indélébile, elle a résisté à la distance, à l’absence et même à la mort.
“C’est donc ce pont que vous êtes venus entretenir, c’est cette fraternité que vous voulez proclamer jusque dans les cages du royaume de l’enfance”, a-t-il insisté, en allusion au fait que la programmation du festival se poursuivra à Djilor. Djidiack, patrie de Léopold Sédar Senghor, dans la région de Fatick.
Selon le secrétaire d’État Bakary Sarr, les nombreuses visites de responsables sénégalais soulignent et prouvent « la loyauté et l’amitié que la République du Sénégal porte à l’égard de Césaire, de la Martinique et de toute la diaspora afro-antillaise ».
Si l’on devait prouver la complicité entre les deux poètes, il suffirait de remettre en question la création du mot Négritude, car « Senghor et Césaire ont délibérément gardé flou la paternité de ce mot », chacun l’attribuant à l’autre, – a-t-il noté.
Adams Kouyaté, venu représenter la Martinique, qualifie l’amitié entre Senghor et Césaire de « fondamentale, initiatique ».
“Césaire portait en lui cette amitié, il l’a vécue”, dit-il, révélant que le poète martiniquais avait été “très affecté” lorsqu’il a appris la disparition de Léopold Sédar Senghor le 20 décembre 2001.
En lien avec cette fête, la commémoration du 23ème anniversaire de la disparition du premier président du Sénégal 1960-1981 s’est déroulée dans une ambiance festive, avec la contribution des femmes de Joal, royaume d’enfance de Senghor. Ce dernier, venu de Dakar, a assuré un grand divertissement sous les applaudissements du public.
Ceux qui ont connu Léopold Sédar Senghor ont également parlé de la personne et de l’œuvre du premier président sénégalais.
Le général Mamadou Mansour Seck, ancien chef d’état-major des armées sénégalaises et ancien ambassadeur du Sénégal aux Etats-Unis, a présenté Senghor comme « quelqu’un de très discipliné, ponctuel et ouvert d’esprit ».
“C’est quelqu’un qui a toujours milité pour les personnes noires et afro-descendantes”, ajoute-t-il en revenant sur ses positions, notamment concernant “le massacre de Thiaroye et le mouvement de la Négritude”. « .
Jean Gérard Bosio, ancien conseiller culturel du président poète Senghor, a profité de cette occasion pour remettre le dernier manuscrit de Senghor au secrétaire d’Etat Bakary Sarr.
Il est largement revenu sur la dimension intellectuelle du président Senghor, notamment son combat pour la civilisation africaine.
Adrienne Diop, s’exprimant au nom de la famille, s’est félicitée de la tenue de cet événement et a félicité les organisateurs.
“Je suis très heureux que cette fois, nous ne nous soyons pas limités à la présence traditionnelle au cimetière de Bel Air, mais qu’il y ait quatre jours pour revisiter le royaume d’enfance de Senghor”, a-t-il déclaré. -elle a dit.
Après une première journée qui a débuté par le dépôt d’une gerbe au cimetière catholique de Bel Air, à Dakar, le programme du festival se poursuivra jusqu’à mardi à Djilor Djidiack, dans la région de Fatick.
ONGLET/FKS/BK/ADL