Nous espérions tous que 2024 serait une année de transition qui nous libérerait de la poussée inflationniste infernale et de la douloureuse oppression des taux d’intérêt prohibitifs qui s’étaient installés en 2023. Ce qui s’est fait de manière très ordonnée, mais ce que nous ne faisons pas. savoir où cette transition nous mènera en 2025.
Depuis l’élection américaine, nous savons malheureusement que cette année de transition ne nous mènera pas vers le retour à la normale tant attendu, mais nous mènera plutôt directement dans le vaste champ de l’inconnu dû à l’imprévisibilité du prochain président des États-Unis. États.
Mais quand même. Souvenez-vous que l’année dernière, plusieurs présages pessimistes prédisaient des - difficiles pour 2024, les hausses marquées et répétitives des taux d’intérêt en 2022 et 2023 pour freiner l’inflation élevée post-pandémique allaient inévitablement nous conduire à la récession.
Au mieux, nous allions manger notre pain noir en 2024, au pire, nous allions devoir composer avec l’apocalypse. Ce qui ne s’est produit dans aucun des deux cas.
C’est donc clairement le scénario d’un atterrissage en douceur qui s’est imposé en 2024 et qui a permis à l’activité économique de poursuivre son expansion au Canada, certes de manière modérée, en dessous de 2% au cours du premier semestre 2024, mais une hausse plus élevée que ce que prévoyaient les économistes. .
Aussi détestables soient-ils, les taux d’intérêt élevés ont donc joué leur rôle de frein à l’activité économique, ce qui a permis de réduire la hausse de l’inflation qui a été ramenée ces derniers mois sous le très respectable seuil de 2 %.
Cette baisse marquée du taux d’inflation – qui avait culminé à 8 % en juin 2022 – a finalement permis à la Banque du Canada d’assouplir légèrement les conditions de crédit au pays.
L’assouplissement monétaire a débuté en juin dernier et le taux directeur de la Banque du Canada a depuis été réduit cinq fois pour un total de 175 points de base, le faisant passer de 5 % à 3,25 % le 11 décembre dernier.
La Banque du Canada est bien consciente que l’économie canadienne ne fonctionne pas à son plein potentiel et a donc entrepris de baisser les taux d’intérêt de manière plus agressive que ne l’a fait la Réserve fédérale américaine.
L’économie canadienne connaît une croissance lente et le produit intérieur brut par habitant n’a diminué que chaque trimestre depuis six trimestres. La hausse du taux de chômage en 2024 illustre bien la relative apathie de notre économie, puisqu’il est passé de 5,7% en début d’année à 6,8% en novembre.
Un autre élément de surprise dans l’année qui s’achève a été le comportement des marchés boursiers, qui ont poursuivi leur surprenante hausse en 2024, alors que de nombreux analystes craignaient un ralentissement après la dynamique haussière qui s’était amorcée en 2023.
Les différents indices boursiers américains sont en passe de terminer l’année avec de forts gains, plus de 15% pour le Dow Jones, plus de 27% pour l’indice S&P 500 et plus de 35% pour le NASDAQ, qui avait déjà progressé de 40% en 2023…
Et cette année, la Bourse canadienne ne se retrouvera pas avec une performance décevante comme on l’a souvent vu par le passé, puisque le S&P/TSX est en bonne voie pour terminer 2024 avec une appréciation de plus de 20 %, ce qui mérite d’être souligné. !
Une année difficile pour la transition
Mais, comme je l’évoquais au début de la chronique, l’élection de Donald Trump compliquera l’avenir des choses pour 2025, alors que l’on ne sait pas s’il ira de l’avant avec l’imposition de ses tarifs douaniers tous azimuts, ce qui serait évidemment désastreux pour notre économie.
L’effet Trump se fait déjà sentir avec le dollar canadien qui est récemment passé sous le seuil des 70 cents américains, alors qu’il avait débuté l’année 2024 à plus de 75 cents américains.
Si l’année 2024 a été une année de transition relativement positive pour l’économie canadienne, elle a également été une année difficile pour la transition énergétique au Québec.
Les grands projets du secteur des batteries et des véhicules électriques sur lesquels le Québec a beaucoup misé, notamment ceux de Northvolt et Lion Électrique, ont connu d’énormes difficultés en 2024 et sont encore loin d’être assurés d’en sortir indemnes. en 2025.
L’entente de principe que le Québec vient de signer avec Terre-Neuve-et-Labrador pour le contrat d’approvisionnement à long terme en hydroélectricité et le développement futur de Churchill Falls a toutefois compensé en partie les déboires qu’a connus le gouvernement. dans le dossier de la transition énergétique.
Si l’on a senti souffler un très léger vent de reprise au cours de la dernière année dans le secteur de la construction résidentielle – principalement dans la construction de logements locatifs – le nombre de nouvelles mises en chantier devra augmenter sensiblement au cours de l’année. l’année prochaine pour répondre aux besoins d’une demande toujours croissante.
La baisse des taux d’intérêt qui se poursuivra au cours des prochains mois devrait permettre aux primo-accédants de bénéficier de conditions de financement hypothécaire nettement plus favorables que celles des deux dernières années.
Comme chaque nouvelle année qui commence, 2025 apportera avec elle son lot d’inconnues et de surprises et on ne peut qu’espérer que cet inconnu et ces surprises seront le plus agréables possible et au plus grand nombre.