(Sanaa) L’armée américaine a annoncé samedi avoir mené des frappes contre des installations militaires houthies dans la capitale yéménite Sanaa, où des explosions ont été entendues par un correspondant de l’AFP.
Publié à 8h38
Mis à jour à 17h14
Cette attaque intervient quelques heures après que les rebelles Houthis ont revendiqué le tir d’un missile sur le centre d’Israël, allié de Washington, faisant 16 blessés légers.
Les frappes ont visé « une installation de stockage de missiles et un centre de commandement exploités par les Houthis soutenus par l’Iran », a annoncé le X le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (CENTCOM), affirmant avoir également abattu des drones rebelles et des missiles de croisière au-dessus de la mer Rouge.
La chaîne Al-Massirah, affiliée aux Houthis, a rapporté qu’une « agression » avait visé le secteur Attan à Sanaa. Un correspondant de l’AFP a entendu des explosions dans la capitale, aux mains des rebelles.
Les Houthis ont revendiqué le tir d’un « missile balistique hypersonique Palestine 2 » dans la nuit de vendredi à samedi sur une « cible militaire de l’ennemi israélien » dans le secteur de Jaffa, au sud de Tel-Aviv.
“Comme dans les films”
Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, les Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont lancé de nombreuses attaques contre Israël, qui ont répondu à plusieurs reprises.
Les rebelles ont affirmé que l’attaque de samedi avait été menée en réponse à des « massacres contre [le] personnes à Gaza » et en « représailles à l’agression israélienne contre [leur] paie ».
Les services d’urgence israéliens ont indiqué avoir été alertés à 3 h 48 heure locale (20 h 48 heure de l’Est) d’une frappe dans le quartier mixte de Jaffa et avoir déployé d’importants moyens sur place.
Ils ont fait état de 16 blessés légers, principalement des victimes de verre brisé, dont une fillette de trois ans, qui ont été transportées vers deux hôpitaux de Tel-Aviv.
“Une alarme a retenti juste avant 16 heures et une grosse boule de feu a soudainement illuminé le ciel, comme dans les films”, a déclaré à l’AFP Ido Barnea, dont l’appartement a été endommagé.
“Nous avons eu beaucoup de chance, car nous n’avons pas eu le - de nous mettre à l’abri”, a déclaré une autre habitante, Noa Mosseri. « Nous avons entendu un gros boum quelques secondes après l’alarme. »
Menaces d’Israël
L’impact du projectile a laissé un cratère au milieu d’un jardin d’enfants. De nombreuses fenêtres ont été brisées et les habitants ont été contraints de quitter précipitamment leur domicile tôt le matin alors que la zone était sécurisée par la police.
Les Houthis avaient déjà tiré deux jours plus tôt un missile sur Israël, qui avait causé d’importants dégâts dans une école de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, provoqués par « une interception partielle » selon l’armée israélienne.
L’armée a de son côté bombardé les ports et les infrastructures énergétiques des rebelles au Yémen, pays situé à plus de 1.500 kilomètres au sud-est d’Israël, tuant neuf d’entre eux, selon leur chef.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lancé un avertissement aux Houthis dans une vidéo, déclarant que « quiconque frappera Israël paiera un prix très élevé ».
La plupart des attaques rebelles contre Israël ont été contrées ou n’ont causé que des dégâts matériels.
Mais en juillet, la mort d’un civil israélien, tué à Tel-Aviv par l’explosion d’un drone tiré depuis le Yémen, a entraîné un raid aérien de représailles sur Hodeida, faisant six morts et d’importants dégâts.
Les Houthis, qui contrôlent de grandes parties du Yémen, dont Sanaa, attaquent également régulièrement des navires liés selon eux à Israël, aux États-Unis ou au Royaume-Uni en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, malgré les frappes menées par l’armée américaine. , parfois avec l’aide des forces britanniques.
Ils font partie de ce que l’Iran appelle « l’axe de la résistance », qui regroupe d’autres mouvements hostiles à Israël, comme le Hamas, des groupes irakiens ou le Hezbollah libanais.