Ce qu’il faut savoir sur la cathédrale de Narbonne… restée inachevée

Ce qu’il faut savoir sur la cathédrale de Narbonne… restée inachevée
Ce qu’il faut savoir sur la cathédrale de Narbonne… restée inachevée

Projet ambitieux du roi de au XIIIe siècle, la construction de la cathédrale Saint-Just Saint-Pasteur reste suspendue. Pour quoi ? L’architecte honoraire des Monuments Jean-Louis Rebière est revenu sur le contexte lors d’une réunion de la commission archéologique. Édifiant!

Invité par la Commission Archéologique, l’architecte honoraire des Monuments Historiques Jean-Louis Rebière a fasciné son auditoire lundi 16 décembre. Car c’est en collaborant au futur projet de rénovation de la partie haute de la cathédrale que cet éminent architecte passionné d’histoire, visite parfois notre ville.

La chevauchée du Prince Noir, arrivant aux portes de la ville, a-t-elle eu une conséquence sur l’achèvement de la cathédrale ? Les consuls s’opposent à la démolition des remparts, principe imposé par l’achèvement de l’édifice religieux. « Le rempart s’étendait en diagonale depuis l’église, et le refus des consuls stoppa l’élan de la construction» explique Jean-Louis Rebière. Les constructions futures se seraient heurtées à l’enceinte de la ville, il n’était pas possible de surélever le transept sans toucher au rempart du Ve siècle.

Première pierre pour des travaux relancés en grande pompe

Au début du XVIIIe siècle Archbishop Le Goux de la Berchèreérudit, relance la construction de la nef de la cathédrale Saint-Just Saint-Pasteur, dont il pose la première pierre en 1708, dans laquelle est scellée une cassette contenant des reliques des saints Just et Pasteur, dans la cour Saint-Eutrope. « On parlait au début de neuf travées, qui auraient été gigantesques, il faut imaginer que la cathédrale irait jusqu’à l’ancienne Banque de France. Un autre texte mentionne 5 travées, avec deux chapelles. Mais il décède avant de voir son projet se concrétiser, et est inhumé dans la chapelle Saint-Charles.« .

Son successeur François de Beauveau du Rivau, qui affichait sa volonté de poursuivre sur sa lancée, mais en la réduisant à deux travées, n’a pas poursuivi. “Monseigneur Dillon a fait un précieux inventaire, malheureusement les choses ont peu avancé faute de fonds suffisants.« . Les travaux furent abandonnés et à la Restauration les aristocrates rêvaient du retour de l’archevêché à Narbonne, mais la Monarchie de Juillet mit fin à cette intention. » Même si le ministre de la Justice et des Cultes, avec l’appui d’un député, avait obtenu le déblocage de fonds, 40 000 francs, pour achever la cathédrale. Viollet-le-Duc, déjà venu dans la région, a lancé un nouveau projet, et a laissé plusieurs études, que nous avons aux archives municipales et à Paris, mais si elles ne se chevauchent pas toujours… Il a fait un magnifique projet, considéré trop cher et nous avons opté pour un plus simple« Malheureusement, faute d’argent, les travaux de la cathédrale ont été abandonnés et sont restés suspendus depuis !

« Le classement du chœur par les Monuments Historiques a eu pour conséquence que les fonds nécessaires à la poursuite des travaux avaient été alloués au chœur, ce qui a bloqué la construction. Il faut rappeler que Narbonne ayant raté le bateau du Canal du Midi, avait vu sa puissance économique et politique décliner. Il n’occupait plus la première place en Languedoc car les archevêques de Narbonne étaient aussi présidents des États du Languedoc. Pour Jean-Louis Rebière, la cathédrale souffre de cette dérive du pouvoir politique vers d’autres villes languedociennes.

Et à Saint-Paul, une surprise attend les Narbonnais

“Cette séance au cours de laquelle le maire a été installé en sa qualité de président né de la commission archéologique a été importante, dit Jacques Michaud, l’actuel président. Le maire a annoncé son projet de rouvrir le portail gothique de Saint-Paul, inconnu des Narbonnais. Ce portail fut muré au XVIe siècle en raison de la proximité des remparts, et cette réouverture marque la volonté du maire de créer une nouvelle esplanade. La présentation était très technique et passionnante ! Jean-Louis Rebière a montré par la forme et la qualité des pierres les différentes étapes de la construction, et son étude architecturale, inédite, fera l’objet d’une publication au bulletin de la commission archéologique.

 
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