La mort de Jacques Labro, inventeur de l’architecture d’Avoriaz

La mort de Jacques Labro, inventeur de l’architecture d’Avoriaz
La mort de Jacques Labro, inventeur de l’architecture d’Avoriaz
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L’architecte Jacques Labro, en 2010. ÉRIC DESSERT/RÉGION RHÔNE-ALPE, INVENTAIRE GÉNÉRAL DU PATRIMOINE CULTUREL

Jacques Labro est décédé le 11 novembre 2024 à Paris. Il avait 89 ans. Le nom de cet architecte restera lié à ce qui fut la grande partie de sa vie, l’aménagement de la station de ski d’Avoriaz (Haute-Savoie), avec ses immeubles aux façades en bois et aux silhouettes déconstruites dont les reliefs épousent les formes de la nature.

L’aventure commence au début des années 1960, alors qu’il est encore un jeune architecte à la mode, tout juste diplômé des Beaux- et auréolé du prestige du Prix de Rome (1961). Jean Vuarnet, champion de ski, inventeur de la position de l’œuf (torse fléchi, jambes fléchies, deux bras tendus vers l’avant, poings joints) et futur créateur des lunettes de glacier, menait un aménagement au-dessus de Morzine, sa ville où il a grandi, un gare d’un nouveau type, sans voitures, sur le modèle de celles qu’il avait découvertes aux Etats-Unis.

Il convainc Gérard Brémond, un jeune entrepreneur aux grandes idées, de le suivre dans ce projet. C’est lui qui cherche Jacques Labro, bientôt rejoint par deux complices partageant son goût pour le cinéma, le jazz et son amour de la montagne : Jean-Jacques Orzoni et Jean-Marc Roques. Ensemble, les trois architectes fonderont l’Atelier d’Architecture d’Avoriaz (aujourd’hui dirigé par Simon Cloutier, qui revendique son héritage) et donneront forme à ce qui deviendra le premier village Pierre & Vacances.

Prix ​​du carré d’argent

La montagne est donc en plein essor. Partout, les gares se développent selon un modèle fonctionnaliste, typique de l’époque : des logements standardisés, du béton partout, une organisation spatiale entièrement conçue autour de la voiture, en vue de ce qui est alors conçu comme une efficacité maximale.

Avoriaz est l’une des rares exceptions à ce modèle « d’usine à ski », au même titre que Les Arcs, dont l’architecture a été confiée à Charlotte Perriand, ou Flaine, où Marcel Breuer a été remis en question. Le grand domaine skiable des Portes du Soleil, que rendrait accessible cette nouvelle station, était sa capitale, mais son rayonnement, la place qu’elle occupe aujourd’hui dans l’imaginaire collectif, doit tout à l’ambition qui a conduit à sa conception.

Couronnées en 1968 par le Prix de l’équerre d’argent (décerné spécifiquement à l’Hôtel des Dromonts et à deux autres édifices du quartier du même nom, cœur historique de la ville), l’architecture de Labro, Orzoni et Roques a a forgé son identité visuelle du Festival International du Film Fantastique d’Avoriaz, qui s’y est tenu pendant vingt ans, de 1973 à 1993, avant migrer vers Gérardmer (Vosges). Cela contribuera à faire de la station de ski un « patrimoine extraordinaire du XXe siècle ».e siècle “.

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