Les femmes sont moins souvent employées que les hommes. Ce constat s’applique aussi bien aux départements d’outre-mer (DOM) qu’à la France. Mais l’écart est très marqué dans certains départements d’outre-mer, comme le montre une publication de l’Insee, publiée le 18 novembre.
Ainsi, entre 2021 et 2023, 66 % des femmes en France, hors DOM-TOM, étaient employées, contre 71 % des hommes, soit un écart de 5 points. Dans le même temps, à Mayotte, l’écart atteint 13 points, avec des taux d’emploi particulièrement faibles (24 % pour les femmes, contre 37 % pour les hommes). Mais la réalité du territoire est bien particulière.
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En Guyane, l’écart est également très important (10 points, avec 38 % pour les femmes et 48 % pour les hommes). En revanche, l’Insee constate que l’écart est moins marqué à La Réunion (7 points). C’est donc assez similaire à ce que l’on retrouve en France. Sauf que les taux d’emploi sont bien inférieurs (46% pour les femmes et 53% pour les hommes). Enfin, aux Antilles, les écarts sont encore plus faibles : 3 points en Guadeloupe et 2 points en Martinique.
Un retrait plus marqué du marché du travail
Comment expliquer ces écarts entre hommes et femmes ? Ils ne se soucient pas du taux de chômage. La part des chômeurs parmi les 15 à 64 ans est similaire pour les hommes et les femmes dans ces territoires. En revanche, ces derniers sont plus souvent inactifs. De toute évidence, ils sont encore plus éloignés du marché du travail, notamment lorsque le premier enfant arrive. L’Insee constate qu’entre « Agées de 25 et 49 ans, les femmes sans enfants à charge sont aussi souvent employées que les hommes dans la même situation, voire plus à La Réunion. Dès qu’il y a un enfant à charge, les taux d’emploi des femmes sont inférieurs à ceux des hommes dans tous les territoires et les écarts sont plus marqués dans les départements d’outre-mer qu’en France quel que soit le nombre d’enfants. ».
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Et les mères célibataires sont encore plus touchées. Aux Antilles et à la Réunion, en présence d’un enfant, leur taux d’emploi est de 4 à 8 points inférieur à celui des mères en couple. « De plus, plus le nombre d’enfants est élevé, plus l’écart se creuse. Lorsqu’elles ont deux enfants de plus de 3 ans, l’écart entre les mères de familles monoparentales et les mères en couple dans ces territoires est de 15 à 21 points, et à partir de deux enfants dont un jeune, l’écart dépasse 25 points (respectivement 9 et 15 points en France). En Guyane, les taux d’emploi restent proches entre les mères célibataires et les couples.
Notons enfin que, comme en France métropolitaine, les femmes travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes, quels que soient l’âge et le nombre d’enfants.