«Le projet tel que vous le connaissez ne verra pas le jour»

«Le projet tel que vous le connaissez ne verra pas le jour»
«Le projet tel que vous le connaissez ne verra pas le jour»

CJeudi 19 décembre, le conseil public de quartier Chartrons-Grand-Parc-Jardin touchait à sa fin. L’annonce de Stéphane Pfeiffer était pour le moins inattendue. « Nous avons été informés mi-novembre que Ville Envie se retirait du projet », a déclaré l’adjoint au maire de Bordeaux chargé de l’urbanisme résilient, du service public de l’habitat et de l’économie sociale et solidaire aux habitants réunis depuis 18h30. à la salle des fêtes du Grand-Parc.

Le projet en question concernait la requalification du centre commercial Europe, situé au cœur du Grand-Parc. Cette restructuration, presque une métamorphose, a été confiée en 2021 à cette foncière spécialisée dans l’urbanisme commercial, en partenariat notamment avec BNP Paribas Immobilier. Il comprenait la construction de 277 logements, dont 35 % destinés à l’accession à la propriété sociale, la construction d’un parking silo et un repositionnement de commerces, dont un supermarché Auchan.

«Tous mécontents»

« Il faut arrêter un projet, nous en sommes tous mécontents », confirme Sébastien Favant, le dirigeant fondateur de Ville Envie, une entreprise tournée spécifiquement vers cette dimension commerciale. « Entre 2019, année où nous avons commencé à travailler sur le sujet, et 2024, il y a eu une augmentation d’environ 30 % du coût des travaux. » Un phénomène qu’il relie à la hausse des prix des matériaux, également liée à l’inflation. « Compte tenu des conditions économiques actuelles, il n’y a plus d’équilibre économique », constate-t-il. Entre--, de nombreuses entreprises ont également fermé leurs portes. Notre travail est vraiment de développer les entreprises locales. Ce projet global à l’échelle d’un quartier m’intéressait énormément. Il était proche de nos cœurs. C’était logique. Cela redonnait de la vie à un quartier. Il s’agissait de recréer un lien avec le parc. C’est un abandon du dossier qui ne nous fait pas plaisir. » Le permis de construire avait été délivré, mais il est actuellement bloqué par le recours du collectif « Urbanité au Grand Parc ».

« Entre 2019, année où nous avons commencé à travailler sur le sujet, et 2024, il y a eu une augmentation d’environ 30 % du coût des travaux »

Avec en plus la hausse des taux d’intérêt, on entend depuis un moment que la situation immobilière n’est pas au meilleur de sa forme en . Les riverains présents en ont eu une illustration frappante. “Le projet tel que vous le connaissez ne verra pas le jour”, a poursuivi Stéphane Pfeiffer au conseil de quartier. Cela fait un mois que nous travaillons dur pour imaginer quelle pourrait être la suite. »

D’ici l’été

Avant « d’envisager un projet plus vaste », la municipalité a déjà regardé sur le court terme. « Le centre commercial est en mauvais état, donc on ne peut pas le laisser comme ça », estime l’élu. Un inventaire des cellules commerciales vacantes est en cours, en vue « d’identifier les travaux nécessaires pour les moderniser et les relouer ». Les trois qui ont été endommagés par un incendie en 2018 seront démolis, ce qui était déjà prévu par le projet immobilier rendu obsolète par le retrait d’un des acteurs, raison pour laquelle ils n’ont pas été réhabilités.

Dès la première semaine de janvier, habitants, commerçants et associations seront consultés pour connaître leurs besoins et souhaits « en termes d’offre commerciale ». Une réunion publique aura lieu à cet effet fin janvier ou début février. La prochaine étape est prévue pour mars. Un appel à manifestation d’intérêt sera lancé, adressé aux commerçants, associations ou entreprises qui pourraient être intéressés par ces locaux qui font l’objet de travaux – peinture et mise aux normes électriques par exemple – appelés à être achevés « en juin ou juillet ».

Concernant l’avenir de cet espace à plus long terme, des idées de réflexion ont été projetées sur l’écran géant de la salle jeudi soir. Scénario 1 : « Restructuration majeure du centre commercial ». Scénario 2 : « Démolition/reconstruction du centre commercial ». Ces options seraient financées « uniquement » par de l’argent public, ou « presque » entièrement. Scénario 3 : « Programme mixte ». Le choix dépendra également du devis.

Pourrait-il encore y avoir une composante de nouveaux logements ? «On verra ce qui sortira de la consultation», précise Stéphane Pfeiffer. “Il va falloir remettre un cabinet médical, je suis tout à fait d’accord avec vous”, a-t-il répondu à un habitant.

 
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