Véritable percée pour BYD en Belgique, mais le chemin est encore long

Véritable percée pour BYD en Belgique, mais le chemin est encore long
Véritable percée pour BYD en Belgique, mais le chemin est encore long

La voiture électrique au prix de la voiture à essence, c’est l’argument de BYD, constructeur chinois qui progresse régulièrement en Belgique. Elle a dépassé Jeep, Alfa Romeo et Honda dans notre pays.

Les marques chinoises sont en difficulté en Europe. Mais BYD trace sa voie. Le constructeur chinois prend enfin son essor en Belgiqueavec 2 304 immatriculations de janvier à novembre, contre 510 l’année dernière, sa première année sur le marché (données de janvier à novembre), dépassant Jaguar, Jeep, Honda. Presque uniquement avec les voitures électriques (Atto3, Seal, etc.). Il apparaît tout de même à une place modeste, 27ème, “nous espérons arriver dans le top 10” espère Joris Clavie, le directeur général de la marque BYD en Belgique et au Luxembourg.

Les impôts européens ne sont pas répercutés

BYD est certes une grande marque en Chine, qui a dépassé les revenus de Tesla au troisième trimestre, elle reste peu connue en Belgique. Les récentes surtaxes imposées par l’Union européenne ne semblent pas la perturber, car les prix des voitures ne changeront pas. ” En tout cas, c’est un problème de transition, fin 2025, BYD fabriquera des voitures en Hongrie, dans l’Union européenne » adds Joris Clavie.

Le PDG européen de BYD, Michael Shu, a annoncé Actualités automobiles Europe veut produire 150 000 voitures par an en Hongrie, un chiffre qui pourrait être doublé en fonction de la demande. Il mise sur une part de marché de 5% des ventes d’électrique avant l’ouverture de l’usine.

Une voiture électrique au prix d’une voiture à essence

La marque avance deux arguments pour convaincre le public européen : prix et technologie. “La Dolphin arrive sur le marché avec un prix au niveau d’une voiture à essence, à 29.990 euros, avec 427 km d’autonomie, toutes options incluses” poursuit le manager belge. Ce modèle a le format d’une VW , d’une VW ID.3, d’une Renault Mégane (électrique ou essence) ou d’une Toyota Corolla. Il a été annoncé en début d’année mais est en phase de livraison. Ce sera le cheval de bataille de BYD au Salon de l’auto de janvier prochain.

BYD espère pouvoir pousser la voiture électrique aux particuliers. L’importateur promet également une annonce européenne, probablement d’un modèle un peu plus petit (on verra). Le Seal, concurrent de la Tesla Model 3, est vendu 41 500 euros.

Un champion des batteries LFP, devenues très tendances

Pour la technologie, BYD met en avant sa particularité : c’est un fabricant de batteries. Elle a développé une technologie de batterie sans cobalt, la LFP (lithium fer phosphate), moins chère et plus sûre, que les constructeurs européens commencent à adopter tardivement, presque en panique, pour leurs modèles d’entrée de gamme. Il conçut une batterie disposée en pales. Son avance est reconnue. Elle vend ses batteries à des concurrents comme Tesla, pour ses produits d’entrée de gamme, à Toyota ou Ford.

Ces batteries LFP sont également censées durer plus longtemps que les batteries utilisées jusqu’à présent (NMC, lithium nickel manganèse cobalt), jusqu’à un million de kilomètreset sont garantis par BYD pendant 200 000 km ou 8 ans.

Vendu principalement aux entreprises

Jusqu’à présent, BYD touche principalement, en Belgique, une clientèle d’affairesoù la voiture électrique est devenue quasiment obligatoire pour bénéficier du cadre fiscal avantageux de la voiture de société. Seuls 25 % des clients BYD sont des particuliers. Les modèles les plus vendus actuellement sont les Seal et Seal U, au format des Model 3 et Model Y de Tesla. Le Seal U est disponible en version hybride.

BYD pose un problème potentiel aux constructeurs européens, dont beaucoup traversent des - difficiles. Ces dernières ont l’avantage de proposer des marques connues et rassurantes, et de disposer de gammes complètes.. Il faut cependant se lever tôt pour rivaliser, dans les esprits, avec les locomotives allemandes premium, les BMW, Audi ou Mercedes, ciblées par les gros modèles BYD.

Pas de vente en ligne, mais en concession

BYD n’assure pas lui-même l’importation en Belgique. C’est l’affaire d’Inchcape, un groupe britannique qui importe également des Toyota en Belgique. « Ce sont deux réseaux distincts » assure Joris Clavie. L’un des efforts prioritaires est de densifier le réseau, qui passera de 9 à 18 points de vente, ce qui reste peu par rapport à Renault ou d’autres enseignes généralistes. Il y a un début à tout.

Cette démarche montre que le constructeur chinois cherche à s’adapter aux habitudes européennesoù les acheteurs préfèrent les concessionnaires locaux.

 
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