Le site industriel breton, qui employait encore 153 salariés, fermera définitivement ses portes ce vendredi.
Le Saupiquet «fabriqué en France» sera bientôt de l’histoire ancienne. La dernière usine française Saupiquet, située dans le quartier du Moulin-Vert à Quimper, ferme ses portes ce vendredi. Son activité de conserves de maquereau et de sardine sera délocalisée au Maroc et en Espagne, tandis que ses quelque 153 salariés seront licenciés. La CFDT, majoritaire, s’est toutefois déclarée « satisfait du plan de sauvegarde de l’emploi » mis en œuvre et précise que la majorité des salariés “will remain in Finistère” où ils devraient pouvoir trouver un emploi.
L’italien Bolton Food, propriétaire de l’enseigne depuis 1999, a annoncé la fermeture en juin. « Ce projet est la conséquence du déclin du marché du poisson en conserve en France et en Europe qui a conduit, pour Bolton Food, à des réductions de ventes et de volumes de production qui se traduisent par des résultats négatifs »a précisé le groupe. Selon Les Echos, le volume des ventes de Bolton Food en France a été réduit de près de 25 % entre 2020 et 2023 en raison de la concurrence de la grande distribution. « Tous nos sites de production de conserves de poisson sont confrontés à d’importantes surcapacités de production »a avoué Bolton Food, surtout depuis « Quimper avait l’un des taux d’utilisation les plus faibles du groupe. » Le géant italien de l’agroalimentaire s’est donc dit « contraint de concentrer ses moyens industriels pour retrouver sa compétitivité. »
Avec la manufacture de Quimper, se termine l’aventure française de Saupiquet, dont la création remonte à la fin du XIXème siècle. Une marque profondément ancrée dans l’histoire industrielle du pays : on lui doit l’invention de la boîte de conserve rectangulaire indissociable de la sardine pour de nombreux Français, ou encore le développement des conserves de légumes pendant la Première Guerre mondiale. A son apogée dans les années 1960, Saupiquet comptait plusieurs dizaines de conserveries, la plupart en Vendée et en Bretagne. Le site de Quimper, dernier vestige de cette époque, vient s’ajouter à la liste déjà longue des usines fermées en fin d’année.