Première victoire au Conseil d’État – SNES Poitiers

Première victoire au Conseil d’État – SNES Poitiers
Première victoire au Conseil d’État – SNES Poitiers
Le décret collégial a été annulé par le Conseil d’État. Soutenue par un travail syndical minutieux, l’action judiciaire du SNES-FSU s’inscrit dans le cadre de mobilisations de terrain où les personnels se sont organisés pour empêcher la mise en œuvre de toute sélection d’étudiants et résister à la dépossession de leurs savoirs professionnels.

Contre-offensive ministérielle ?

Le - est limité puisque l’année scolaire 2025 se prépare en janvier. Le 28 novembre, le Conseil d’État a jugé que le ministre de l’Éducation nationale n’avait pas compétence pour établir ou modifier l’organisation de l’enseignement, qui relève des prérogatives du Premier ministre.

Pas grave! Le ministère avait constaté l’annulation comme étant purement formelle dès que l’avis du rapporteur au Conseil d’Etat avait été connu. Un projet de décret est immédiatement rédigé ainsi qu’un nouveau décret identique au précédent ajoutant, pour l’acte 2, le principe, en quatrième et troisième années, d’une heure par semaine dans des « groupes de besoins » alternant en mathématiques et en français. . Cette heure serait incluse dans l’horaire actuel de ces disciplines, donc une sorte de « soutien/approfondissement » en soustraction de celui existant.

Un ministère renié

Quelques jours après le jugement, les élus du SNES-FSU siégeant au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) en ont découvert le contenu, juste avant une commission préparatoire imposée en urgence le 6 décembre. L’objectif était de soumettre ces textes au CSE. le 12 décembre. Ce passage forcé d’un ministère désavoué par la profession et le Conseil d’État était inacceptable.

Le SNES-FSU a proposé à l’intersyndicale et à la FCPE de boycotter cette instance. Cette initiative, dont le poids a été renforcé par la grève majoritaire du 5 décembre, a poussé à l’annulation du CSE, actuellement reporté aux siennes.

Le 4 décembre, la censure gouvernementale a obligé le ministre démissionnaire à ne plus siéger au tribunal et à ne gérer que les affaires courantes ; cependant, des textes réglementaires de cette importance ne peuvent entrer dans ce champ d’application. Dans l’état actuel des choses, il faudra attendre qu’un nouveau gouvernement prenne une décision. L’annulation du décret 2024 ne prendra effet que le 6 juillet mais, désormais, c’est un signal positif fort pour les équipes, renforcées dans leurs critiques à l’égard des groupements interclasses existants.

Comment agir dans les collèges ?

Sous réserve de l’adoption d’autres textes entre--, à la rentrée 2025, c’est l’organisation de l’année scolaire 2023 qui sera réglementaire : plus de groupes ni de « soutien jusqu’à deux heures », mais le retour des heure de « soutien/approfondissement » en sixième et rétablissement d’un accompagnement personnalisé.

Le Conseil d’État a rappelé les textes réglementaires régissant les compétences du CA, et a réaffirmé sans aucune ambiguïté que toute l’organisation des groupements interclasses « est laissée à l’appréciation de chaque établissement, compte tenu de ses spécificités ».
C’est un argument pour revenir dès maintenant à un fonctionnement plus ordinaire des classes partout où cela ne mettrait pas en danger les services des enseignants, en s’appuyant sur le conseil d’administration, et/ou en dialoguant avec les chefs d’établissement lorsque cela est possible. Dans les prochaines semaines, le SNES-FSU fournira un kit pour résister à cette réforme suspendue.

 
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