Près d’un Roubaisien sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Un récent rapport de l’Observatoire des inégalités rappelle que la ville du nord souffre d’un accès limité à l’emploi, malgré un patrimoine culturel important.
Une bien triste première place qui devient une habitude. Roubaix est à nouveau considérée comme la ville la plus pauvre de France, selon un rapport de l’Observatoire des inégalités, publié le 3 décembre.
Dans les rues de la commune, la nouvelle ne choque pas les habitants. « Ce n’est pas surprenant, c’est vrai. Il suffit de descendre cette rue pour voir la pauvreté des gens », confie Estelle, salariée à Roubaix, à BFM Grand Lille.
Mohamed, ancien Roubaisien, estime que la population de la ville est « défavorisée par rapport au reste de la France ». Un constat illustré par un chiffre cruel : 46 % des habitants de Roubaix vivent sous le seuil de pauvreté, fixé à 1 216 euros par mois en France.
Difficultés professionnelles
Près d’un Roubais sur deux est ainsi considéré comme pauvre. Une triste réalité qui s’explique notamment par la « fermeture des grandes entreprises roubaisiennes », qui a eu pour conséquence de réduire drastiquement les opportunités professionnelles locales, selon André, habitant de la ville depuis 1984.
Cette situation est d’autant plus complexe que le simple fait d’habiter Roubaix dévalorise les candidatures aux offres d’emploi, selon Mohamed. Certains citoyens ne renoncent cependant pas à l’amour qu’ils portent à leur ville, et préfèrent mettre en valeur son patrimoine culturel et la proximité entre ses habitants.
« Il y a une vraie cohésion. J’ai l’impression que tout le monde se connaît ici et que ça ne reflète pas du tout ce qui se dit”, conteste Mathieu, de passage à Roubaix.
Vanessa, une habitante locale, estime que Roubaix est « la ville la plus riche pour sa diversité culturelle ». “On ne peut pas nier qu’il n’y a pas beaucoup de touristes qui viennent”, poursuit-elle au micro de BFM Grand Lille, mettant en avant les infrastructures de la ville.
André évoque le « Colisée de Roubaix », un « lieu magnifique » et « la plus belle salle au nord de Paris » selon lui. C’est malheureusement « financièrement inaccessible », assure-t-il.
Au-delà du cas de Roubaix, la situation dans le département du Nord, où le taux de pauvreté atteint 20 %, est préoccupante. La plupart des personnes considérées comme pauvres vivent principalement dans les plus grandes villes.
Clément Polyn avec Mathias Fleury