Chaque année, le jour de l’élection, avant de m’asseoir sur mon canapé pour moquer les chorégraphies kitsch, les déclarations stupides des candidates au titre de Miss et la communication galvaudée des salons de Sainte-Algue, j’écoute en boucle pendant un heure le titre (voire le chef-d’œuvre) d’Helmut Fritz : « Miss France ».
Il y a des mots pleins de bon sens : « Il faut être belle, mais il y a aussi ce que l’on pense. Je veux être Miss France. En bikini vous parlez de la crise en France. Je veux être Miss France » ; et surtout l’interview échantillonnée d’une petite fille sans cervelle qui déclarait « Je suis actuellement en BTS esthéticienne dans le but de devenir… esthéticienne » mais c’était avant !
Fini les troupeaux d’agents de bord, de coiffeurs, d’esthéticiennes et d’infirmières.
Désormais, les candidates à l’élection Miss France ont du travail. Samedi, nous avons pu faire la connaissance d’un groupe de commerciaux, d’un chef de projet intelligence artificielle pour Louis Vuitton ou encore d’un ostéopathe animalier qui travaille auprès de chiens et chats présentant des troubles moteurs ou comportementaux.
D’ailleurs, peut-on considérer qu’être Miss France est un métier ?
J’ai fait quelques recherches et je suppose que oui ! En effet, la Reine de beauté doit suivre les directives de la société Miss France qui lui confie des missions pendant un an, elle perçoit un salaire de 3 000 € par mois et bénéficie d’un appartement de fonction. Missions, rémunération, lien de subordination : nous avons les 3 critères qui indiquent queil y a un contrat de travail.