Depuis l’été 2022, le secteur immobilier français souffre. La baisse continue des transactions, couplée à une baisse des prix, frappe non seulement les professionnels du secteur, mais aussi les Français dans leur accès à l’immobilier.
« Toutefois, une légère amélioration au printemps 2024, accompagnée d’une relative stabilisation à la rentrée, laisse présager une potentielle reprise. », assurent les Notaires de France.
« La crise immobilière a mis le secteur à rude épreuve ces deux dernières années, mais elle souligne également l’importance d’un cadre économique et politique stable pour restaurer la confiance des acheteurs. », explique Me Priscille Caignault, membre du bureau du Conseil supérieur des notaires en charge de l’immobilier. Cependant, l’incertitude politique liée à la dissolution de l’Assemblée nationale a compromis cet élan fragile.
Baisse des transactions
L’année 2024 se caractérise par une diminution des transactions immobilières, atteignant un volume estimé à 750.000 pour l’ensemble de l’année, contre 935.000 en 2023.
Dans le même -, les terrains à bâtir connaissent une baisse encore plus marquée. En cumul sur douze mois, le nombre de transactions est passé de 75 000 au deuxième trimestre 2023 à seulement 43 000 au troisième trimestre 2024, soit une baisse de près de 50 %. Cette forte baisse reflète les difficultés structurelles du marché de la construction neuve.
Stabilisation des prix : un signal encourageant
Les prix des logements existants ont enregistré une baisse annuelle de 3,9% au niveau national au troisième trimestre 2024, avec des résultats similaires pour les appartements et les maisons. Les projections pour le quatrième trimestre indiquent cependant une atténuation de cette baisse : -1,6% en France métropolitaine, -0,4% en province et -3% en Île-de-France.
Fin janvier 2025, les Notaires de France prévoient une baisse annuelle encore plus faible : -1,2% pour la France métropolitaine, -0,4% pour la Province, et -2,5% pour l’Île-de-France. Cette stabilisation pourrait marquer un tournant après deux années de déclin.
Une évolution contrastée du pouvoir d’achat immobilier
Malgré la baisse des prix, le pouvoir d’achat immobilier reste limité par la hausse des taux d’intérêt. En septembre 2024, un ménage pouvait financer en moyenne 55 mètres carrés pour un appartement ancien en France métropolitaine, soit une augmentation d’un mètre carré sur un an. Pour une maison ancienne, cette superficie atteint 92 mètres carrés, soit une augmentation de 3 mètres carrés.
Quels horizons pour 2025 ?
« Les perspectives pour 2025 restent incertaines », notent les Notaires de France. Même s’il existe des signaux positifs, notamment une stabilisation des prix et un léger regain de confiance, de nombreux facteurs pourraient miner cette tendance.
L’instabilité politique et économique, combinée à des taux d’intérêt toujours élevés, pèse sur les décisions d’achat. Ainsi, pour Me Priscille Caignault, « la stabilisation économique et politique sera cruciale pour inverser la tendance. »