Sommiers de canapés, vieilles poussettes, vélos vétustes, barbelés, braseros improvisés, appareils électroménagers abandonnés… À Rennes, notamment dans les quartiers sud, les barricades dressées par les trafiquants de drogue sont de plus en plus nombreuses. Deux secteurs sont particulièrement concernés : le Square de Serbie, situé à Blosne, et les abords de la Maison de Suède à Bréquigny. Là-bas, les petites allées sont de plus en plus souvent coupées par des barricades. Objectif : ralentir la progression des forces de l’ordre et contrôler les allées et venues de chacun.
« Depuis plus de six mois, la situation se dégrade », témoigne un policier. « Il y a de plus en plus de déchets, de choses jetées », explique un employé du service de nettoyage. Du pain béni pour les dealers qui récupèrent tout ce dont la population se débarrasse. Les déchetteries volontaires deviennent une déchetterie pour alimenter les barricades.
La ville en « réflexion »
« Installés en permanence, ces barrages créent un trouble à l’ordre public et donnent l’impression que les trafiquants de drogue ont pris le contrôle du quartier », explique un policier. Les dealers se permettent ainsi de contrôler les déplacements des riverains mais aussi ceux de la police ou des secours. Nous souhaitons qu’une équipe légère de voirie puisse intervenir rapidement dans ces situations, sous la protection de l’équipe de police qui resterait donc sur les lieux en attendant leur intervention. »
De son côté, la Ville de Rennes explique faire appel une fois par semaine à l’entreprise privée Théaud pour déblayer les encombrants. « Il nous faut plus de réactivité », affirme la police. Une réflexion est en cours dans les services de la Ville pour prendre en compte la demande des services de police. « C’est un peu plus compliqué que ça », murmure une source municipale. Car nous avons l’activité nettoyage, l’activité déchets et encombrants… De plus, le contexte budgétaire est tendu. »
