Sortie Requiem de Fauré une semaine avant Noël. Un zeste de logique programmatique a fini par s’imposer à l’Orchestre Symphonique de Laval (OSL), où Thomas Le Duc-Moreau a fini par diriger avec soin et efficacité, mercredi, les deux suites de L’Arlésien avant une seconde partie dédiée à Noël.
Il est difficile pour l’OSL de concilier processus de recrutement d’un nouveau leader et programmation adéquate. Pour « tester » Thomas Le Duc-Moreau en plein mois de décembre, on ne pouvait pas l’avoir en direct seulement Jingle Bells ! Mais la solution finalement trouvée, avec L’Arlésien par Bizet, était la bonne.
En supprimant du programme le Requiem par Fauré, l’OSL a également sauvé une chorale, et éventuellement des répétitions par la même occasion, et, par la même occasion, économisé du papier, puisque le programme était un simple QR code. Mais peut-être qu’une certaine forme de communication avait eu lieu puisque le public ne semblait pas trop surpris.
Efficacité
Quoi qu’il en soit, on peut juger un leader sur la base de L’Arlésien. Le jugement s’effectue en réalité en grande partie à l’extérieur de nos yeux, dans le travail en amont avec l’orchestre en répétition. Thomas Le Duc-Moreau a fait du bon travail. Cela pouvait être vu et entendu dès le début du Prélude du 1concernant Suite de L’Arlésien dans l’ardeur des coups et des coups d’arcs. La mise en scène est efficace, le sens de la conduite des phrases n’est pas des plus poétiques. Souvent, on pourrait souhaiter une respiration un peu plus longue à la fin des phrases ou des segments. Le Duc-Moreau relie les idées musicales de manière assez directe et cartésienne.
Mais au contraire, le chef mène sa barque avec efficacité, comme le montre la Farandole du 2e Suite. Dans les balances, quand il y a cordes, bois et cuivres, les vents dominent beaucoup, mais l’acoustique forte et sèche de la salle André-Mathieu n’aide pas à équilibrer correctement les choses.
Les solistes prévus dans le Requiem ont été utilisés en deuxième partie, le baryton Olivier Bergeron chantant Petit Père Noëlla soprano Magali Simard-Galdès Chrétiens de minuit et les deux ensembles partagent Les douze jours de Noël. On se demande vraiment si l’arrangement orchestral de cette chanson traditionnelle de Simon Leclerc est destiné à deux voix non amplifiées. Les chanteurs ont été repris à de nombreux endroits, mais on ne voit pas comment le chef d’orchestre aurait pu faire mieux.
Les deux fantaisies orchestrales sur Noël étaient très différentes. LE Fête de Noël de Leroy Anderson, très sonore, a développé une ambiance « pop » américaine, un peu vulgaire, et l’admirable Célébrations par Gilles Bellemare méditatif, puis exubérant, était d’humeur très québécoise.
Ce concert dans un excellent esprit, comme celui de l’Orchestre Symphonique de Montréal avec Simon Rivard la veille, avait très bien rempli la salle André-Mathieu, ce qui a dû grandement ravir les administrateurs de l’orchestre.