“Déraciner les vignes, c’est toujours un crève-cœur”, dans l’Aude près de 5.000 hectares pourraient disparaître

“Déraciner les vignes, c’est toujours un crève-cœur”, dans l’Aude près de 5.000 hectares pourraient disparaître
“Déraciner les vignes, c’est toujours un crève-cœur”, dans l’Aude près de 5.000 hectares pourraient disparaître

Le ministère de l’Agriculture a publié la carte des « pertes de potentiel viticole » dans les communes de l’Aude. Sous réserve d’acceptation des dossiers, c’est le département qui sera le plus impacté en Languedoc-Roussillon avec l’arrachage de près de 5 000 hectares de vignes, qui devraient donc disparaître. Explications.

L’annonce était attendue par toute une industrie. Le monde du vin a pris connaissance, plus en détail, du nombre d’hectares de vignes qui devraient être arrachés suite à l’annonce du ministère de l’Agriculture notifiée à la Commission européenne. Ce déracinement répond à une crise majeure que subissent les vignerons : inflation, marchés en difficulté et changement climatique. En Languedoc-Roussillon, c’est le département de l’Aude qui est le plus impacté, en nombre d’hectares. Sous réserve d’acceptation des dossiers, la carte réalisée par FranceAgriMer montre que près de 5 000 hectares de vignes pourraient disparaître dans l’Aude. « Cela représente 7 % de notre vignoble »confie Ludovic Roux, président des vignerons d’Occitanie.

Un pourcentage à relativiser selon lui : « Nous sommes dans la moyenne. Alors oui, en termes de superficie, c’est important mais tous les terroirs viticoles souffrent.» Par ailleurs, 1 420 hectares qui seront arrachés concernent des viticulteurs souhaitant arrêter leur activité.

La carte FranceAgriMer sur l’arrachage des vignes.
DR – DR

Suppression totale

Au total, 999 dossiers ont été déposés auprès des services de l’Etat. Alexandre They, président des vignerons indépendants de l’Aude, rappelle que pour « Notre activité représente un recalibrage pour mettre les exploitations agricoles à niveau. Les marchés actuels sont très compliqués. Le - n’est pas vraiment une dépense. Pour nous, ce déracinement est une opportunité ». En d’autres termes : parvenir à un équilibre entre l’offre et la demande.

Parmi ces dossiers, 227 sont concernés par un arrachement total représentant 23%. Sur la carte FranceAgriMer, plusieurs communes de l’Aude sont concernées comme Bages qui a une part de superficie à arracher entre 50 et 100 %. Même son de cloche à Berriac. « Beaucoup de vignerons le font à cause de la sécheresse » explique Frédéric Rouanet, président du syndicat des vignerons de l’Aude. « En tant que défenseur de notre métier, arracher les vignes, c’est toujours un crève-cœur. C’est vraiment ce que nous demandons en dernier recours. Dans notre syndicat, de nombreux vignerons en ont supprimé certains mais pas tous. Ils souhaitent concentrer leurs vignes sur des parcelles viables et peu touchées par la sécheresse. Par contre pour tout ce qui est dans la garrigue, il ne nous reste plus rien car ce ne sera que des friches.explique le vigneron.

De son côté, Alexandre They affirme qu’un tiers des vignerons indépendants ont dû arracher une partie de leurs vignes.

Quand il y a une crise comme celle-là, nous devons réaliser ce plan social

L’autre point noir du secteur est celui du montant par hectare de vignes arrachées. En fait, il a été fixé à 4 000 €. Un chiffre en deçà de celui espéré par les représentants du vin. « Certains vignerons se disaient que ça n’en valait pas la peine »note Frédéric Rouanet. Et Ludovic Roux pour soutenir : « En termes d’argent, c’est assez bas. Si l’on calcule, il faut au moins 2 000 € pour réaliser son arrachage dans de bonnes conditions. Il vous reste donc l’autre moitié. Ces 2 000 € en question permettent principalement de rembourser des dettes. Certains viticulteurs réinvestissent dans d’autres secteurs. Mais quand il y a une crise comme celle-là, il faut mettre en œuvre ce plan social.

 
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