Une proposition qui fait débat
Interrogé par nos soins lundi, Georges Gilkinet, le vice-Premier ministre chargé de la Mobilité (Eco), s’est montré, comme la SNCB, favorable à un assouplissement des règles en vigueur pour permettre aux contrôleurs d’effectuer des messages aux usagers dans les deux langues. “Une application stricte et aveugle des règles linguistiques, comme le réclament régulièrement les élus de Belang ou de la N-VA, n’a aucun sens aujourd’hui.»il a expliqué. “Il va de soi que la SNCB doit continuer à utiliser en priorité la langue des résidents du territoire sur lequel elle opère pour informer les voyageurs. Cependant, il me semble tout à fait appréciable qu’il fournisse également des informations dans d’autres langues, notamment nationales, afin de mieux informer les voyageurs.»
Force est de constater qu’en Flandre, les politiques ne sont pas sur la même longueur d’onde. Pour le président du CD&V, Sammy Mahdi, un tel changement signifierait «un manque de respect » pour la langue néerlandaise. “Toute ma sympathie pour cet agent de train qui avait certes de bonnes intentions mais, en tant que puissance publique, nous ne pouvons pas jeter ainsi notre législation linguistique par-dessus bord.»a-t-il expliqué à nos confrères de Het Laatste Nieuws. Selon lui, un assouplissement découragerait également les nouveaux arrivants en Flandre d’apprendre le néerlandais.
Le ministre flamand Ben Weyts (N-VA) envoie son «sympathie” au contrôleur. Mais je me demande pourquoi ?Une législation vieille de presque 100 ans est-elle soudainement remise en question ?»
Côté francophone, le député PS Khalil Aousti se demande ce qui pourrait constituer le plus grand danger pour la langue néerlandaise. “Celui qui accueille ses passagers dans les deux langues ou celui qui, recroquevillé sur lui-même, considère qu’un simple mot en français constitue une attaque existentielle contre le néerlandais ?
Même ton du côté de DéFI. “En Flandre, un usager a pris le - de porter plainte car un contrôleur de train a osé dire « bonjour » en français.notes François De Smet. “Mais à part cela, il n’y a pas de problème nationaliste dans ce pays.»
Le soutien du PDG
A noter que le guide a reçu un soutien incroyable sur les réseaux sociaux. Mais aussi la grande patronne de la SNCB, Sophie Dutordoir. Souvent discrète, elle a publié un message très clair. “Dans nos trains, il y a des voyageurs qui viennent de toute la Belgique et d’ailleurs.a-t-elle écrit sur le réseau social LinkedIn. “Merci à nos guides pour communiquer, de manière professionnelle et chaleureuse, avec tous nos voyageurs et pour leur « bonjour, goeiedag, guten Tag », et parfois même plus. L’accueil, l’information, la sécurité et le contrôle sont essentiels. Et puis… on ne souhaite jamais trop une bonne journée à quelqu’un.