Les trois grands défis économiques du Maroc

Les trois grands défis économiques du Maroc
Les trois grands défis économiques du Maroc

Le dernier rapport de RGPH2024 met en avant une situation préoccupante en matière d’emploi au Maroc. Alors que le taux d’activité est en baisse et que chômage progresse, la hausse des prix pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages, malgré une évolution salaire minimum. En effet, le rapport révèle une baisse marquée du taux d’activité, qui tombe à 41,6% en 2024 contre 47,6% en 2014.

Un mois après sa prise de fonction comme Haut-commissaire au Plan, Chakib Benmoussa a présenté à la presse les résultats détaillés du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) 2024. Réunie au siège du HCP à Rabat, la conférence, largement suivie par les médias, a confirmé et approfondi les données initialement communiquées par son prédécesseur, Ahmed Lahlimi. Au 1er septembre 2024, la population légale du Maroc s’élève à 36.828.330 habitants, avec un taux de croissance annuel moyen de 0,85% entre 2014 et 2024. Ce ralentissement démographique s’accompagne d’une urbanisation croissante, atteignant 62,8% de la population, contre 51,4 % en 1994. Les sept plus grandes villes concentrent 37,8% de la population urbaine, Casablanca occupant la première place avec plus de 3,23 millions d’habitants, suivie de Tanger (1,27 million), Fès (1,18 million) et Marrakech (1,01 million). M. Benmoussa a également brossé un tableau contrasté de la réalité socio-économique marocaine. D’une part, il a révélé des données alarmantes sur le chômage et les inégalités socio-économiques, notamment en matière de genre et de répartition géographique. D’autre part, il a présenté une cartographie du tissu économique marocain révélant une forte prédominance du secteur privé et des PME, malgré des disparités régionales persistantes et une faible représentation des femmes aux postes de direction. Les détails.

Cette baisse est particulièrement frappante chez les femmes, dont le taux d’activité est passé de 20,4 à 16,8 % en dix ans. Les hommes, bien que plus présents sur le marché du travail, ont également enregistré une baisse significative, avec un taux passant de 75,5 à 67,1 %.

La situation est particulièrement alarmante dans certaines régions. A Guelmim-Oued Nomle taux de chômage culmine à 31,5%, suivi parOriental (30,4%) et Béni Mellal-Khénifra (26,8%). A l’inverse, des régions comme Dakhla-Oued Eddahab (10,6%) et Casablanca-Settat (18,8%) affichent des taux relativement bas. Le chômage des femmes, quant à lui, reste bien supérieur à celui des hommes : 25,9% pour les femmes contre 20,1% pour les hommes.

Salaires : des ajustements limités

Face à cette situation économique tendue, le salaire minimum interprofessionnel garanti (MENTON) a connu une augmentation pour atteindre 15,55 dirhams de l’heure, tandis que le salaire minimum agricole garanti (GOÛT) est désormais fixé à 84,37 dirhams par jour. Malgré ces augmentations, l’évolution des salaires ne semble pas suffisante pour compenser la hausse continue des prix.

L’inflation, un fardeau pour les ménages

L’indice des prix à la consommation (CPI) a enregistré une augmentation notable, atteignant une variation annuelle moyenne de 6,8% en milieu urbain. Cette inflation est principalement tirée par la hausse des prix de l’alimentation, de l’énergie et des biens essentiels. Les ménages marocains, notamment les plus vulnérables, ressentent directement cette pression qui érode leur pouvoir d’achat.

 
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