Les eaux souterraines suisses sont contaminées par des PFAS, des polluants pérennes. Parmi eux, l’acide trifluoroacétique, ou TFA, est très présent, notamment en plaine, selon l’Office fédéral de l’environnement. Si l’OFEV n’avait pas précisé les zones les plus touchées, RTSinfo révèle cette information obtenue grâce à la loi sur la transparence.
L’acide trifluoroacétique, ou TFA, est un produit chimique fabriqué par l’homme. Il appartient à la famille des PFAS, ces polluants dits « éternels » car ils ne se dégradent pas dans l’environnement. Les TFA proviennent principalement de deux sources : les produits de réfrigération et certains pesticides. Cela explique sa forte concentration dans les eaux souterraines des régions de plaine, où l’agriculture est dominante.
Taille microscopique problématique
L’Office fédéral de l’environnement (OFEV) confirme que le TFA est, selon les connaissances actuelles, la substance chimique artificielle la plus répandue dans les eaux souterraines suisses. Son principal problème ? Nous ne savons pas comment l’éliminer. Sa taille microscopique complique considérablement son traitement.
La toxicité de cette substance reste en cours d’évaluation, notamment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cependant, certaines études indiquent déjà des risques sur la reproduction et des effets sur le foie en cas d’exposition excessive.
Un problème qui dépasse la Suisse
Le TFA suscite de plus en plus d’attention en Europe, où de plus en plus d’enquêtes révèlent l’ampleur de la pollution. La Suisse ne fait pas exception à ce constat : sur les 516 stations de mesure étudiées par l’OFEV, 507 présentent des traces de TFA. Grâce à l’équipe data de RTSinfo, une cartographie des zones concernées a été réalisée.
En Suisse, aucun seuil maximum n’est actuellement fixé pour l’AFE. Les chercheurs estiment cependant qu’il ne faut pas dépasser 2,2 microgrammes par litre pour protéger la santé. En appliquant ce critère, 22 stations d’eau souterraine dépasseraient cette limite. Parmi les sites concernés figurent Montmagny et Granges-près-Marnand dans le canton de Vaud, Avusy à Genève et Saint-Léonard en Valais. Le niveau le plus élevé a été détecté à Bâle-Campagne.
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Il convient de préciser qu’il s’agit d’eau souterraine et non d’eau du robinet. Or, les eaux souterraines constituent une source essentielle d’eau potable en Suisse. Une enquête participative réalisée par l’émission RTS On en parole montre que le TFA est déjà largement présent dans l’eau du robinet en Suisse romande.
Des réactions encore timides
Pour le moment, les réactions restent timides. Le WWF demande l’interdiction des pesticides contenant des TFA en Suisse. Actuellement, neuf pesticides de ce type sont autorisés, et selon Tamédiade nouveaux produits contenant des AGT ont été autorisés pour l’agriculture fin octobre.
Au Parlement fédéral, deux interpellations déposées par un élu Vert demandent, entre autres, l’interdiction des pesticides à base d’AGT.
Camille Lanci/Valentin Tombez
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