Par 20 voix contre, 18 pour et 4 abstentions, le Conseil des Etats a pris une décision importante pour la politique d’asile en Suisse. Il a refusé une proposition d’Esther Friedli (UDC/SG) qui voulait interdire le regroupement des personnes admises temporairement en Suisse.
Le Conseil des Etats a réservé le même sort à une motion similaire acceptée par le Conseil national lors de la session d’automne.
Le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard (PS/VD) a défendu le regroupement familial pour raisons humanitaires, rappelant que les conditions pour l’obtenir sont déjà restrictives, tout en relativisant l’ampleur du phénomène : « Ce n’est pas seulement parce qu’on en aura 100 de moins. Le fait que des femmes ou des enfants rejoignent leur conjoint chaque année ne signifie pas que nous ne résoudrons pas les problèmes que Mme Friedli souligne lorsqu’elle parle de trop d’immigration. 94 pour cent des personnes touchées sont des femmes ou des enfants.
Le Vaudois insiste également sur la validité d’une admission provisoire : « Si les gens sont admis provisoirement, comme le sous-entend cette expression, ils sont ici dans une situation régulière. Lorsqu’on est dans une situation légale, exclure le droit de vivre avec sa femme et ses enfants est contraire à nos principes les plus fondamentaux.
Le conseiller fédéral Beat Jans a également estimé que cette suppression du regroupement familial était contraire à la Constitution fédérale. Lors du vote, les élus de gauche et une partie du Centre ont fait pencher la balance à 2 voix. Chez les francophones, tous sont favorables au regroupement familial, sauf Pascal Broulis, qui s’est abstenu. Finalement, les quatre abstentions ont été décisives.