Procès de la rue d’Aubagne : la défense contre-attaque

Procès de la rue d’Aubagne : la défense contre-attaque
Procès de la rue d’Aubagne : la défense contre-attaque

Lors du procès des effondrements de la rue d’Aubagne à Marseille, les avocats des principaux prévenus ont plaidé l’acquittement, rejetant la faute sur d’autres parties ou sur des absents du procès.

Les audiences du procès de l’effondrement de l’immeuble de la rue d’Aubagne, à Marseille, se sont poursuivies lundi et mardi avec les plaidoiries des avocats des principaux prévenus. Ces derniers, souvent en désaccord sur les responsabilités, ont demandé la libération de leurs clients.

Un procès qui dépasse la simple question juridique

« Le tribunal n’est pas un forum, il ne s’occupe pas des logements insalubres», a déclaré Me Christophe Bass, avocat du syndic du 65 rue d’Aubagne. Pour lui, le cabinet Liautard, qu’il représente, a rempli ses obligations malgré le refus des copropriétaires de suivre ses recommandations.

Me Pierre Ceccaldi, défenseur de Xavier Cachard, copropriétaire et ancien élu régional, a dénoncé un « procès d’intention » basé sur un supposé « avidité ».

Selon lui, rien ne justifie une condamnation de son client, pour lequel le procureur a requis cinq ans de prison, dont trois ferme. Une peine qu’il juge disproportionnéeconsidérant que les copropriétaires n’ont pas eu l’intention délibérée de négliger les problèmes structurels de l’immeuble.

Le rôle des experts remis en question

Autre personnage clé du procès : Richard Carta, architecte chargé d’évaluer le bâtiment moins de trois semaines avant son effondrement. Pour ses avocats, le verdict du procureur – trois ans de prison dont deux ferme – est incompréhensible. ” Pourquoi mon client est-il poursuivi, alors que Reynald Filipputti, un expert qui a suivi le bâtiment pendant quatre ans, a bénéficié d’un non-lieu ? », m’a appelé Cyril Gosset.

Les avocats de l’architecte rappellent que le rôle d’un expert judiciaire est d’évaluer l’imminence d’un danger et non de décider des évacuations.. Selon eux, la responsabilité de ces décisions incombait à la mairie, dirigée à l’époque par Jean-Claude Gaudin, décédé en mai dernier.

Julien Ruas, alors adjoint au maire chargé de la prévention des risques, doit plaider ce mercredi 18 décembre. Pour les parties civiles, la gestion municipale des logements insalubres reste un angle mort de cet essai.

Si les prévenus présents se défendent vigoureusement, les absents du procès – copropriétaires non poursuivis, anciens élus municipaux – continuent de cristalliser la colère des victimes et de leurs proches. La décision du tribunal correctionnel sera délibérée le 7 juillet 2025.

Marie Gérald (Avec l’AFP)

Photo de Une: Adobe Stock

 
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