l’essentiel
Grâce aux réseaux sociaux, un Aveyronnais de 69 ans est entré en contact avec un Tarn-et-Garon de 15 ans. Deux rencontres physiques ont été organisées et à chaque fois des actes sexuels ont eu lieu. Des actes convenus en échange de quelques dizaines d’euros et d’un téléphone portable. Des faits qualifiés de recours à la prostitution de mineur et pour lesquels le sexagénaire a été condamné.
Fin octobre, un père de famille a contacté la gendarmerie pour alerter qu’un homme adulte aurait eu des relations sexuelles avec son fils de 15 ans. L’étude du téléphone du jeune homme permet aux enquêteurs d’accéder à un échange de messages impressionnants entre l’adolescent et un Aveyronnais de 69 ans. Ce dernier est marié et est même père de 2 enfants… et grand-père de 4 petits-enfants.
L’enquête des gendarmes a révélé que le duo s’est rencontré à deux reprises, à Caussade et Septfonds, et qu’à chaque fois, des actes sexuels ont eu lieu. Plusieurs pipes sont notamment évoquées, tantôt dans la voiture du prévenu, tantôt dans les toilettes publiques.
Rapidement, l’âge du jeune homme est venu occuper le centre des débats. « Il m’a dit qu’il avait 20 ans, se défend l’accusé. Il m’a toujours menti sur son âge, poursuit l’Aveyronnais. Il était très entreprenant, provocateur. Quand nous nous sommes vus, il m’a dit qu’il avait 14 ans et demi, alors qu’il en avait 15 ans et demi”, raconte-t-il, dans une surprenante manœuvre pour se disculper. Je n’ai connu son âge qu’au dernier moment.
« 14, 15, 16 ou 17 ans, on ne va pas chipoter, il était mineur », précise le président de l’audience. « Donc lors de la deuxième réunion, vous saviez qu’il était mineur ? » demande-t-elle. . « Oui, mais il m’a adouci avec sa situation. Il m’a dit que ses parents avaient des problèmes d’argent”, répond-il.
Près de 4 000 SMS échangés entre le grand-père et l’adolescente
Car en plus d’avoir une relation avec une mineure, le prévenu est accusé d’avoir payé ces relations sexuelles. «J’ai refusé de donner de l’argent», ment-il. Les près de 4 000 messages échangés prouvent que le grand-père a donné de l’argent au jeune garçon, ainsi qu’un iPhone. Des contreparties qui justifient la qualification de recours à la prostitution. Et le président a lu certains SMS envoyés par le sexagénaire : « Vous aurez de l’argent en échange », « Vous avez déjà eu 20 euros pour ne rien faire », « OK pour l’argent à chaque fois mais il faut être plus ». reconnaissant” .
En guise d’explication, le prévenu tente de faire comprendre aux magistrats qu’il est un homme « altruiste », qui ne « recherche pas forcément des relations sexuelles », mais qui souhaite rencontrer « de nouvelles personnes ». Ou qui voulait aider le garçon à « acheter des baskets »… De quoi faire sursauter le procureur, qui cite à son tour une correspondance du sexagénaire : « J’aime beaucoup te sucer. J’aimerais être ton papa suggérateur1 mais il y aura une contrepartie.
Pour le procureur, l’homme devrait être condamné à 14 mois de prison, dont 4 avec sursis. Il demande également que tout contact avec l’adolescent soit interdit et que les parents, qui se sont portés partie civile, soient indemnisés. Le procureur exige également qu’il soit interdit au sexagénaire d’exercer toute activité avec des mineurs pendant 10 ans, y compris par voie d’association ; son inscription au Fijais (Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes) et qu’une amende de 1 000 € lui soit infligée.
Les magistrats vont au-delà des réquisitions
L’avocat de la prévenue a à son tour dégainé les SMS envoyés par la mineure pour défendre son client : « Je veux un moneyslave2« . « Tu ne comprends pas ce que je veux ! Je veux que tu sois plus généreux ; Je ferais un effort, mais c’est à vous aussi. Elle s’oppose à l’ouverture de poursuites civiles contre les parents qu’elle considère comme « défaillants » et plaide que son client a « compris la leçon ».
Après délibération, les magistrats ont déclaré le prévenu coupable et l’ont condamné à 18 mois de prison, dont 8 avec sursis pour 24 mois. Sa peine pourrait être placée sous bracelet électronique. Il devra également s’abstenir d’entrer en contact avec l’adolescent, se faire soigner, payer une amende de 2 000 € et indemniser les parents à hauteur de 3 000 € (plus 800 € de frais d’avocat). Il devra également suivre, à ses frais, une formation de sensibilisation contre la lutte et l’achat d’actes sexuels et sera inscrit pour 10 ans au Fijais.