Lorsqu’il a été interpellé, le 18 juillet 2024, par les gendarmes à son domicile, cet habitant de Moréac, âgé de 42 ans, a été immédiatement placé sous contrôle judiciaire. Mais les actes d’exhibition sexuelle devant deux femmes remontent au 29 mars, à Vannes. Ce mercredi, en étant poursuivi au tribunal comme récidiviste, cet homme marié raconte une autre histoire… Il sait qu’il risque gros puisqu’il a déjà été condamné pour des faits similaires en décembre 2021 par le tribunal de Lorient, si bien que son dossier compte neuf condamnations.
“J’ai uriné dans une bouteille”
« Garé sur le parking d’un centre commercial, près d’un buisson à l’écart, j’étais en train d’uriner dans une bouteille. Ces femmes auraient pu mal comprendre ou supposer autre chose », assure le prévenu.
Ce qui fait réagir le président Pierre-Olivier Danino : « C’est une nouvelle version que vous présentez, car lors de l’enquête, vous avez toujours nié les faits. Les deux victimes choquées parlent de la masturbation qu’elles ont vue en passant devant la vôtre. »
Pour le procureur Francis Bihin, cela ne fait aucun doute : « Ce parking est un lieu public où les deux femmes ont vu cet homme garé à proximité de leur voiture. Il était nu jusqu’aux genoux et ils l’ont vu se masturber, au point qu’ils ont constaté l’immatriculation de son véhicule, pris soin de bien le décrire aux enquêteurs et l’ont reconnu sur une photographie. Le prévenu a d’abord nié être présent sur les lieux ce jour-là, mais le marquage de son téléphone prouve le contraire en indiquant qu’il était resté sur place plusieurs heures. Même s’il en apporte aujourd’hui une autre version, le fait d’uriner dans un lieu public, accessible à l’œil, relève du champ de l’exposition. » Et de demander six mois de prison, pour la récidive, et la révocation des quatre mois de sursis prononcés en 2021.
“Aucune envie d’offenser”
L’avocate de l’accusé, Me Mireille Papin, plaide pour sa libération : « Placé en garde à vue plusieurs mois après les faits reprochés, il n’avait aucun souvenir des faits au moment de son interpellation. Il n’y avait aucune intention de l’offenser en urinant ainsi dans sa voiture. Il est surprenant que les deux victimes aient refusé de confronter le prévenu devant la police. »
Le tribunal n’a pas cru la version du prévenu, mais il n’a pas choisi la voie de l’incarcération… Il l’a finalement condamné à huit mois de prison avec un sursis probatoire de trente mois et a ordonné son inscription au Fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais ).